Macron invite Trump et Zelensky « au calme » et « à la reconnaissance »
Selon l’Élysée, Emmanuel Macron s’est entretenu depuis vendredi soir avec chacun de ses homologues : américain, Donald Trump et ukrainien, Volodymyr Zelensky. Il a en outre échangé avec le Premier ministre britannique Keir Starmer.
Emmanuel Macron invite « au calme, au respect, et à la reconnaissance » les présidents américain et ukrainien avec lesquels il s’est entretenu après leur altercation vendredi à la Maison Blanche, qui fait craindre un désengagement des États-Unis en Ukraine et une rupture avec leurs alliés européens.
« Je pense qu’au-delà de l’énervement, il faut que tout le monde revienne au calme, au respect, et à la reconnaissance, qu’on puisse avancer concrètement car ce qui est en jeu est trop important », a déclaré le président français dans plusieurs journaux dominicaux français. Le chef de l’État a accordé un entretien à « La Tribune Dimanche », au « Parisien », au « Journal du dimanche » (JDD) et à « Ouest-France ».
Selon l’Élysée, Emmanuel Macron s’est entretenu depuis vendredi soir avec chacun de ses homologues américain Donald Trump et ukrainien Volodymyr Zelensky. Il a en outre échangé avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a reçu samedi le président ukrainien à Londres, ainsi qu’avec le président du Conseil européen Antonio Costa et le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte.
Ces coups de fils visent à préparer le sommet qui réunira une quinzaine de dirigeants européens dimanche à Londres pour réaffirmer le soutien à Kiev, ainsi que le sommet extraordinaire de l’Union européenne du 6 mars sur la défense.
Emmanuel Macron « n’exclut pas » de reparler au président russe Vladimir Poutine, mais « seulement au moment opportun, quand on aura stabilisé les choses ». Il prévient que si le président russe, qui a envahi l’Ukraine depuis 2022, n’est pas freiné, « il ira à coup sûr sur la Moldavie et peut-être au-delà sur la Roumanie ».
« Dialogue stratégique » européen
Il dit vouloir « faire comprendre » aux Américains que leur éventuel « désengagement » de l’Ukraine « n’est pas dans leur intérêt ».
« Ce qu’ont fait les États-Unis depuis trois ans est tout à fait conforme à leur tradition diplomatique et militaire ». Or si Washington acceptait de « signer un cessez-le-feu sans aucune garantie de sécurité pour l’Ukraine » alors sa « capacité de dissuasion géostratégique à l’égard de la Russie, de la Chine et d’autres, s’évanouirait le même jour », fait valoir le président français.
Pour renforcer la sécurité de l’Europe, il propose un dialogue stratégique avec les pays européens qui n’ont pas l’arme nucléaire, ce qui « rendrait la France plus forte », relançant ainsi le débat hautement sensible d’un parapluie nucléaire européen. Seuls la France et le Royaume-uni détiennent l’arme nucléaire.
« Nous avons un bouclier, pas eux. Et ils ne peuvent plus dépendre de la dissuasion nucléaire américaine. Il faut un dialogue stratégique avec ceux qui ne l’ont pas et ça rendrait la France plus forte », affirme le président français dans « Le Parisien ».
Dans le JDD il estime qu’il faudra cinq à dix ans pour avoir une défense européenne autonome, indépendante de l’Otan, l’Alliance militaire transatlantique des pays européens, des États-Unis et du Canada.
Il prévient à cet égard que si les États-Unis concluaient un accord avec la Russie « sans que les Européens soient autour de la table, et qu’il s’agisse de questions de sécurité, ce serait une rupture au sein de l’Alliance ». « Nous sommes pour la paix » mais « pas pour une capitulation qui se fasse sur fond de débandade ou d’abandon des Ukrainiens », insiste-t-il.
Source: sudouest.fr