Lutte contre la corruption en Mauritanie, un processus en cours
Lutte contre la corruption en Mauritanie, un processus en cours.
La lutte contre la corruption en Mauritanie est devenue une priorité stratégique pour les autorités, en particulier depuis la fin du mandat de Mohamed Ould Abdel Aziz et l’arrivée au pouvoir de Mohamed Ould Ghazouani en 2019. Voici un aperçu des principaux efforts et défis dans ce domaine :
1. Efforts récents
Procès anti-corruption :
L’un des développements les plus significatifs est le procès de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz et de plusieurs hauts fonctionnaires pour enrichissement illicite, blanchiment d’argent et détournement de fonds publics. Ce procès a marqué un tournant dans la lutte contre l’impunité des élites politiques en Mauritanie.
Renforcement des institutions :
La création et l’activation de mécanismes de contrôle financier, tels que la Cour des comptes et l’Inspection générale de l’État, visent à surveiller l’utilisation des fonds publics.
Une agence nationale de lutte contre la corruption a été établie pour enquêter et prévenir les actes de malversations.
Engagement international :
La Mauritanie a renforcé sa coopération avec des organisations internationales, notamment l’Union africaine, l’ONU et les partenaires bilatéraux, pour adopter des normes globales de transparence et de bonne gouvernance.
2. Défis persistants
Système judiciaire fragile :
Bien que des procès aient été initiés, des critiques subsistent concernant l’indépendance et l’efficacité du système judiciaire, souvent perçu comme vulnérable aux pressions politiques.
Corruption endémique :
La corruption reste profondément enracinée dans plusieurs secteurs, notamment l’administration publique, les marchés publics et les industries extractives (mines, pétrole, gaz).
Manque de transparence :
Bien que des progrès aient été réalisés, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour rendre accessibles les informations sur les contrats publics, les budgets et les avoirs des fonctionnaires.
3. Perspectives et réformes envisagées
Numérisation de l’administration :
La digitalisation des processus administratifs vise à réduire les opportunités de corruption en diminuant les interactions directes entre les citoyens et les fonctionnaires.
Renforcement de la société civile :
Les organisations locales jouent un rôle clé en sensibilisant la population et en surveillant les actions gouvernementales.
Des ONG telles que l’Initiative de Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) participent à l’amélioration de la gouvernance dans les secteurs riches en ressources.
Sanctions et exemplarité :
Les autorités cherchent à dissuader la corruption en punissant fermement les actes répréhensibles, y compris ceux des hauts responsables, comme dans le cas de Mohamed Ould Abdel Aziz.
Conclusion
La lutte contre la corruption en Mauritanie est un processus en cours. Les initiatives engagées montrent une volonté politique de briser le cycle d’impunité, mais elles doivent être soutenues par des réformes institutionnelles et un engagement sociétal plus large. Le succès dépendra de la capacité des autorités à garantir l’indépendance des organes de contrôle et la transparence dans la gestion des affaires publiques.