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L’UE au Sahel : repenser son rôle au-delà de la sécurité

L’UE au Sahel : repenser son rôle au-delà de la sécurité

La région du Sahel a connu des niveaux inhabituellement élevés de violence organisée ces dernières années.
En outre, il est devenu un espace de plus en plus compétitif sur le plan géopolitique, dans lequel la présence d’États  ainsi que d’acteurs non-étatiques  devient de plus en plus importante.
Dans ce contexte, la région du Sahel est devenue une zone de développement prioritaire pour l’UE.
Cependant, les trois stratégies déployées dans la région depuis 2011 privilégient toute une approche sécuritaire qui s’est révélée problématique même pour les propres intérêts de l’UE.
Les limites de cette vision placent l’UE à la croisée des chemins, l’obligeant à repenser l’ensemble de sa stratégie régionale au-delà de la sécurité.
Après le coup d’État survenu au Mali en mars 2012, cette région, qui comprend une douzaine de pays – du Sénégal au Tchad – a été le théâtre d’une violence organisée d’une ampleur extraordinaire.
Les États du Sahel central (Burkina Faso, Mali et Niger), en particulier, ont depuis enregistré une augmentation exponentielle du nombre de morts du fait de ces violences.
À cela, s’ajoute également la volatilité politique croissante : en moins de trois ans, entre août 2020 et juillet 2023, les trois pays de cette zone ont connu au total quatre coups d’État qui ont consolidé la junte militaire au pouvoir.
La présence de plus en plus importante d’États – mais aussi d’acteurs non-étatiques – issus de ce que l’on pourrait appeler le Sud global et qui, à tout le moins, concurrencent la présence d’acteurs occidentaux, a redessiné en peu de temps la carte des alliances et des relations.
Dans tout ce cadre, l’apparition de la Russie et d’autres acteurs comme le groupe Wagner a également suscité une bonne partie des débats internationaux.
Le Sahel est, en ce sens, un exemple d’une dynamique effervescente d’interactions et de tensions géopolitiques qui mettent en lumière le moment historique de changement global que l’on vit.
Mais, cela l’impulsion n’a pas été seulement quantitative, puisque, sur le plan qualitatif, le Sahel a également été un laboratoire dans lequel des approches telles que celles dites du « pragmatisme de principe » ont trouvé leur expression concrète.
Qu’est-ce qui a caractérisé la stratégie de l’UE au Sahel pendant toutes ces années ?
Des organisations internationales telles que la Banque mondiale ont également pointé du doigt la corruption comme un autre problème structurel qui érode la confiance du public dans les institutions étatiques de la région.
L’ensemble de ce scénario sert les intérêts des groupes extrémistes, violents, qui intègrent effectivement ces dynamiques dans leur discours.
En ce sens, les décès dans la région au cours de la dernière année ont triplé par rapport aux niveaux observés.

Avec agences
La Rédaction Rapide info

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