L’institution militaire serait-elle un obstacle à l’ancrage de l’État de droit ?! (deuxième épisode )

L’institution militaire serait-elle un obstacle à l’ancrage de l’État de droit ?! (deuxième épisode )

J’avais terminé le premier épisode de ce modeste travail par deux
interrogations :
1/ Comment en sommes-nous arrivés là ?
2/ Peut-on espérer que le pays puisse se relever de l’abîme dans lequel il est tombé avec la présence d’une telle armée ?
Voici ma tentative personnelle d’y répondre :
1/ Après l’arrivée au pouvoir de l’armée, des courants idéologiques, plutôt régionalistes, ont tenté de contrôler certains Officiers influents, en jouant sur leurs sentiments politiques, tribaux et même matériels, donnant lieu à une lutte effrénée, d’abord timide et secrète, pour infiltrer les rangs des jeunes officiers. Cela a conduit à pousser progressivement les jeunes de certaines tribus à entrer dans l’armée par l’enrôlement d’élèves-officiers, puis des efforts persistants et des intrigues ont suivi pour aider ceux-ci, ou la plupart d’entre eux à être
promus, par divers moyens (piston, corruption, favoritisme… népotisme …etc).
Tout cela est connu de tous, et on peut le retracer jusqu’aux noms et dates de chaque commission d’examen, et de chaque responsable, ou groupe de responsables , pour l’établissement du tableau d’avancement annuel.
Ces intrigues se sont enracinées et étendues jusqu’à devenir une coutume semi-officielle, car certains de leurs bénéficiaires ont peu à peu accédé à des postes de responsabilité et se sont employés à léguer l’institution à leur phratrie. Et les choses ont évolué jusqu’à atteindre l’autorité suprême du pays. Ils ont même commencé à mettre en œuvre un plan d’alternance au sommet de l’état , comme nous l’avons vu ! Et parce que la
partie qui a violé – peut-être par contrainte – le deal initial, s’est trouvée obligée de nouer de nouvelles alliances et ententes, au sein de cette institution dénaturée, et dépassant son rôle, elle a été obligée de
faire des concessions à certaines parties, qui leur ont permis, à leur tour, de commencer à faire main basse sur d’autres domaines de la vie nationale.
2/ Il n’est, bien sûr, pas possible de garder un quelconque espoir de voir notre chère patrie se relever de cette situation catastrophique, tant qu’elle sera sous la main-mise de cette armée structurellement importante,
qui domine en même temps tous les aspects de la vie dans le pays !
Quelle est la solution alors, tant que la situation est celle-là ? Question plausible et justifiée !
Nous essaierons d’y répondre dans le troisième épisode, in cha Allah .

Capitaine à la retraite , Mohamed Ould Yahya Ould Abdi

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