Mauritanie

Libre Expression/ Ghazouani : La Ruse Autoritaire sous Couvert de Dialogue

Ghazouani : La Ruse Autoritaire sous Couvert de Dialogue

Ghazouani ne lâche rien. Pire encore, il durcit la loi avant d’inviter au dialogue, prouvant ainsi que ses appels à la concertation ne sont qu’un leurre, une manœuvre de diversion destinée à légitimer des décisions déjà prises unilatéralement. Dans une démocratie digne de ce nom, le bon sens aurait voulu que les lois majeures, surtout celles qui touchent aux libertés fondamentales et aux équilibres politiques, soient le fruit d’un véritable dialogue national. Mais sous son régime, c’est l’inverse qui se produit : il impose d’abord ses lois par la force, puis convoque une discussion factice pour donner l’illusion d’une participation inclusive.

Cette stratégie est aussi vieille que les régimes autoritaires : instaurer un climat de répression, verrouiller l’espace politique, restreindre les libertés, puis tendre une main hypocrite sous prétexte de dialogue. Mais quel sens peut avoir une concertation lorsque l’une des parties détient tout le pouvoir, impose ses règles et refuse d’envisager la moindre concession ? À quoi bon participer à un dialogue lorsque son initiateur ne fait aucun geste, ne manifeste aucun signe de bonne foi et refuse de remettre en question son autorité absolue ?

En vérité, ce dialogue n’est rien d’autre qu’un piège, une mise en scène destinée à cautionner un système où tout est déjà décidé d’avance. Ghazouani ne cherche pas un consensus, il cherche une soumission. Il ne veut pas entendre les revendications, il veut les neutraliser en les enfermant dans un processus truqué.

Ceux qui acceptent d’y prendre part doivent comprendre qu’ils ne seront que des figurants dans une mascarade orchestrée par un pouvoir qui, au lieu de négocier avec sincérité, renforce ses outils de contrôle et de répression. En durcissant la loi avant même d’ouvrir un dialogue, Ghazouani envoie un message clair : il ne cherche pas à construire un avenir commun, mais à imposer son agenda sans partage.

Face à une telle duplicité, la seule réponse possible est la lucidité et la fermeté. Il ne peut y avoir de dialogue sans concessions réelles, sans actes concrets prouvant une volonté de changement. Tant que Ghazouani persiste dans cette logique autoritaire, toute participation à son simulacre de concertation ne fera que lui donner une légitimité qu’il ne mérite pas.

Sy Mamadou

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