L’Histoire et l’idéologie, une frontière poreuse.
L’Histoire et l’idéologie, une frontière poreuse.
Si l’on rappelle la spécificité du mode de communication de l’histoire chez les Soninkés, on constate que ce ne sont pas des historiens ou des géographes qui ont transmis des monographies et des études sur leur société, mais plutôt des aèdes, des poésies épiques et des légendes glorifiant le monde mandingue, qui ont servi de réceptacle à leur histoire. Et ce, même si, avec l’islamisation de la région par les Almoravides, une classe de lettrés soninké arabophones a émergé, plus préoccupée par les études islamiques et l’exégèse musulmane que par la rédaction de livres
d’Histoire.
D’ailleurs, les premières études sur les sociétés sahéliennes proviennent des récits des voyageurs arabes et européens Ibn Battuta, Al Bakri , Al Saadi , Mungo Park, Leon l’Africain, Rene Caillé, entre autres, qui ont collecté et analysé les informations d’une manière qui se voulait scientifique, sans glorification de clans ou
autres visées identitaires ou nationalistes. C’est pourquoi il est toujours difficile de distinguer le mythe du réel. Dans ce contexte, certaines voix discordantes ont critiqué le professeur Cheikh Anta Diop, qui est considéré comme l’un des plus grands historiens africains, pour son orientation idéologique. Il a lui-même admis
cette critique, car il se présentait comme un historien engagé. Mais, comme on le sait, engagement et neutralité ne vont pas de pair – à moins de se contenter d’une neutralité engagée !
Le fait que l’égyptologue Anta Diop ait fondé un parti politique panafricain dans la lignée des théories des penseurs noirs américains suffit à illustrer son militantisme. (Lire la suite).
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Ely Ould Sneiba