L’ex-président Aziz plaide non coupable dans un procès historique pour corruption

L’ex-président Aziz plaide non coupable dans un procès historique pour corruption
L’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a plaidé jeudi non coupable des accusations de corruption et d’enrichissement illégal, a constaté un journaliste de l’AFP, dans un rare procès pour corruption d’un ancien chef d’Etat. Aziz, qui a dirigé le pays de 2008 à 2019, a été jugé en janvier avec 10 autres personnes, accusées d’avoir abusé de son autorité pour amasser une fortune personnelle illicite.

« Ces accusations sont sans fondement et vous n’avez aucune preuve de tout cela », a-t-il déclaré devant le tribunal de Nouakchott, la capitale du pays.

Aziz, un ancien général de 66 ans, fait face à des accusations d’enrichissement illicite, d’abus de pouvoir, de trafic d’influence et de blanchiment d’argent. Il a constamment nié tout acte répréhensible.

Parmi ses coaccusés figurent deux anciens Premiers ministres ainsi que d’anciens ministres et hommes d’affaires.

« Je suis victime d’un complot de ceux auxquels je me suis opposé », a déclaré Aziz après la lecture par le tribunal des charges retenues contre lui à l’issue d’un ajournement de deux semaines.

Comme auparavant, Aziz a invoqué la constitution mauritanienne, qui, selon lui, interdit de juger un président pour des actes commis dans l’exercice de ses fonctions.

« Votre tribunal n’a pas compétence pour me juger », a-t-il déclaré avant que le tribunal ne commence à entendre des témoins.

Fils de commerçant arrivé au pouvoir par un coup d’État sans effusion de sang, Aziz a démissionné en 2019 après deux mandats au cours desquels il a désamorcé une insurrection djihadiste qui a balayé d’autres pays du Sahel.

Son ancien bras droit, Mohamed Ould Ghazouani, lui a succédé lors de la première passation pacifique du pouvoir entre dirigeants élus de l’histoire d’un pays marqué par des coups d’État et des bouleversements.

Mais les relations se sont détériorées dans les mois qui ont suivi le transfert lorsque des allégations d’inconduite financière ont émergé.

Aziz est soupçonné d’avoir siphonné de l’argent provenant de contrats publics ou de la vente de biens immobiliers, amassant une fortune équivalente à plus de 72 millions de dollars.

La Mauritanie s’est classée 130e sur 180 dans l’Indice de perception de la corruption 2022 de l’organisation Transparency International.

Les poursuites contre d’anciens chefs d’État sont rares dans le monde, mais particulièrement en Afrique. La plupart des anciens dirigeants traduits devant des tribunaux nationaux ou internationaux sont jugés pour crimes de sang plutôt que pour corruption.

Rapideinfo Avec Agences

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