« Les vrais droits du citoyen : au-delà des slogans, des devoirs concrets »
« Les vrais droits du citoyen : au-delà des slogans, des devoirs concrets »
Le citoyen mauritanien n’est pas un simple sujet passif que l’on invite à écouter des discours fleuris et à applaudir des promesses sans lendemain. Il est en droit d’exiger de son État un ensemble fondamental de garanties concrètes, loin des incantations stériles et de la littérature politique creuse.
Le droit à un revenu minimum universel n’est pas un luxe. Dans un pays où les inégalités explosent, où la pauvreté structurelle marginalise des pans entiers de la population, il est impératif que chaque Mauritanien puisse vivre dignement, même sans accès immédiat à un emploi. Beaucoup de pays, même moins riches que le nôtre, ont instauré des dispositifs de soutien directs aux citoyens vulnérables.
Le droit à une éducation de qualité est la clé de toute transformation sociale réelle. Il ne suffit pas d’ouvrir des écoles : il faut offrir un enseignement qui émancipe, qui forme des esprits critiques, qui prépare réellement à l’emploi et à la citoyenneté. Tant que nos écoles continueront à fonctionner dans la misère, sans enseignants formés, sans manuels, sans infrastructures de base, l’État manquera à ses devoirs essentiels.
Le droit à une santé de qualité est vital. Un système de santé digne de ce nom doit garantir à chaque Mauritanien l’accès à des soins gratuits ou abordables, accessibles et efficaces. Il ne s’agit pas de construire des bâtiments hospitaliers vides, mais d’assurer la présence de médecins qualifiés, de matériels modernes, et de médicaments en quantité suffisante.
Le droit à l’alimentation est un droit fondamental. Dans une Mauritanie qui importe encore massivement sa nourriture, garantir la souveraineté alimentaire, soutenir les agriculteurs locaux et assurer à chaque famille un accès à une alimentation saine est un impératif non négociable.
Le droit à un logement décent est un autre pilier essentiel. Il est insupportable qu’en 2025, des citoyens vivent encore dans des conditions précaires, sans accès à l’eau, à l’électricité ou à des habitations sûres. L’État a l’obligation de planifier des politiques publiques de logement social accessibles et adaptés.
Le droit à l’énergie est aussi fondamental. L’accès à l’électricité, aux énergies renouvelables, à des moyens de cuisson sûrs ne doit plus être un privilège réservé aux grandes villes. Il est temps que l’État développe un véritable service public de l’énergie pour réduire les fractures territoriales.
Tout le reste — les discours grandiloquents, les colloques interminables, les stratégies sans mise en œuvre réelle — n’est que littérature et illusions. Un État qui n’assure pas ces droits de base échoue dans sa mission première : garantir la dignité de ses citoyens.
Ce sont là les vrais marqueurs d’un État au service de son peuple. Le reste n’est que bruit wetov
Sy Mamadou