Les Sénégalais et nous, c’était merveilleux !
Les Sénégalais et nous, c’était merveilleux !
Les Sénégalais et nous, c’était merveilleux !
Entre le Sénégal et la Mauritanie, c’était bien plus qu’une simple proximité mitoyenne. Ce n’était pas seulement géographique. C’était aussi parental, culturel, voire fusionnel.
Il s’agissait d’une histoire à la fois royale, religieuse et populaire qui s’étendait sur une longue période.
C’est exact, l’expansion de l’émirat du Trarza au XIXe siècle, de la rive droite du fleuve jusqu’aux confins du Walo, avait réussi à renforcer nos liens à la fois sur le plan humain et territorial en raison d’une relation matrimoniale de premier plan entre le roi des Trarza Mohamed Lehbib et Njembot Mbodj, la reine du Waalo. De même, le soufisme et ses diverses confréries ont joué un rôle éminemment important dans la communion entre nos communautés de fidèles, de chaque côté des deux rives. La poésie hassanophone, de son côté, avait célébré la rencontre romantique entre ces deux peuples nourris par la sève de la Terrenga arabo-sénégalaise.
C’est dire que les éléments de cohésion, d’interpénétration sociale et d’entente fraternelle entre les Sénégalais et les Mauritaniens avaient toujours été là pour le bonheur des uns et des autres, si parler d’altérité dans notre cas était légitime, étant donné notre proximité humaine et notre nature non raciste.
Cependant, le Satan humain est plus puissant que le Satan diabolique. En effet, la propagande des FLAM est passée par là. Et il y eut un moment où le Maure au Sénégal n’était plus qu’un vulgaire Naar Guenar, prêt à être haï et massacré. Soudain, notre héritage sentimental, émotionnel et fraternel séculaire commun est attaqué par les flammes…
Après plus de trente ans, la ligue des champions de la haine envers les Maures continue d’agir au Sénégal. Une bande dessinée a déjà été mise en vente dans les kiosques de Dakar pour enseigner la haine et le meurtre des voisins indésirables.
Dans cet outil éducatif macabre, ‘’Pourquoi le Maure craint l’eau’’ destiné aux enfants sénégalais, un personnage nommé Birame est évoqué. Son enfant en danger de mort a besoin d’une potion magique pour pour être sauvé. Il ‘’ ressuscitera si on lui enduit le corps avec la cervelle d’un Maure’’.
Kemado Touré expose de manière claire et directe ici les attentes des Flamistes envers leurs alliés du mouvement ‘IRA’ : un remake des événements de Zanzibar, où Abeid Karume, fils d’une esclave originaire du Malawi, a orchestré la brutale révolte de 1964, entraînant le massacre de milliers d’Arabes.
Ce volcan en perspective a été pris au sérieux par les nouvelles autorités du Sénégal. Le couple infernal FLAM-IRA vient d’être interdit d’activités subversives et maléfiques contre la Mauritanie.
C’est une bonne chose qui rappelle les temps anciens où les Sénégalais et les Mauritaniens formaient une large fratrie.
Cela signifie-t-il la fin de l’animosité envers les Maures ?
Non.
Un lugubre syndicat des ressortissants sénégalais en Mauritanie vient de lancer une grève générale pour toute la main-d’œuvre provenant du Sénégal.
Est-ce permis à une colonie étrangère de lancer des mots d’ordre de cette nature ?
Si tel est le cas, ce ne serait pas une grève, mais de la désobéissance civile !
Ainsi, le terrain de l’antipathie est déplacé.
Ely Ould Sneiba
Le 17 juillet 2025