Les scientifiques s’organisent en réseau autour de la « Grande Muraille Verte »

Les scientifiques s’organisent en réseau autour de la « Grande Muraille Verte »
Par Loïc Chauveau le 19.05.2023 à 06h00

De l’Atlantique à l’océan Indien, le vaste projet de développement intégré sur une emprise de 7000 kilomètres de long veut accélérer son essor. Les scientifiques créent un réseau de recherche international pour mutualiser les connaissances.

AGENCE PANAFRICAINE DE LA GRANDE MURAILLE VERTE
La recherche africaine et les organismes de coopération internationale viennent de créer un étonnant réseau sur la Grande muraille verte (GMV). Les 25 et 26 avril 2023, à Djibouti, a été officiellement lancé le réseau international « Recherche, expertise scientifique et savoirs pour la gestion durable des terres et des territoires de la Grande muraille verte », RESET GMV. « Nous faisons le constat que la coopération entre les organismes de recherche des onze Etats membres de cette Initiative de reforestation et de lutte contre la désertification n’est pas satisfaisante, explique Oumarou Malam Issa, directeur de recherche à l’Institut de recherche et de développement (IRD), spécialisé en sciences du sol. Les résultats des programmes engagés ne sont pas suffisamment partagés et imposent donc d’organiser des relations plus étroites entre chercheurs. » Le réseau RESET GMV va regrouper plus de 150 chercheurs appartenant à 17 universités et centres de formation et de recherche des pays du Sud et du Nord, dont l’IRD qui en sera le coordonnateur.

L’idée de la Grande muraille verte est née en 2005 lors de septième session de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernements membres de la Communauté des Etats sahelo-sahariens (CENSAD). Cette initiative est l’étiquette générique d’un programme de création d’un corridor arboré de 15 kilomètres de large sur les 7000 kilomètres séparant Dakar de Djibouti. Il y a 15 ans, il s’agissait de stopper l’avancée du désert sur une bande où les pluies annuelles oscillent entre 100 et 400 millimètres par an, soit la zone d’avancée du Sahara. Cette dégradation des terres favorisant l’extension du désert n’est pas due seulement au changement climatique, qui provoque une mousson africaine plus erratique et moins généreuse. Le surpâturage, la surexploitation de la ressource en bois, des pratiques agricoles inadaptées sont des causes aussi importantes de ce drame sahélien. « Aussi, très rapidement, les Etats membres ont décidé d’adjoindre au seul reboisement des programmes de restauration des terres agricoles pouvant apporter aux populations locales des revenus nouveaux », poursuit le Dr Sakhoudia Thiam, chef du service recherche et développement à l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte. Le défi est immense. La zone saharo-sahélienne de l’Afrique couvre plus de 10 millions de km2 et a une population d’environ 400 millions d’habitants.

Source: sciencesetavenir

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