
La Mauritanie, pays invité d’honneur à la 28 eme édition au Salon international du livre d’Alger, est présente grâce à ses intellectuels, entre écrivains et journalistes qui d’aucuns participent en force actuellement aux rencontres, notamment sur les archives et manuscrits en Afrique ou encore sur le système de décolonisation des peuples sahraoui et palestinien. L’Algérie et la Mauritanie partagent de facto plusieurs liens qu’ils soient historiques, civilisationnels, spirituels et culturels. Aussi, une table ronde a été organisée cette semaine afin de mettre en avant ces rapports enrichissants entre les deux pays. L’universitaire de la faculté des sciences islamiques d’Aïoun en Mauritanie, Mohamed Yahya Babah, a rappelé à juste titre qu’il existe des «siècles d’interaction civilisationnelle fructueuse entre les deux pays, et ce, grâce à la dynamique et à la mobilisation de l’acte religieux des oulémas et des imams qui ont contribué à la diffusion de la culture islamique». Chercheur et poete venu de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Hamdi Uld Allal Uld Daf, a souligné l’importance de la culture comme moyen de préservation de notre identité de toute tentative de spoliation et de pillage. Il dira à juste titre : «Les éléments culturels matériels et immatériels, dont la langue, l’habit traditionnel, le théâtre, la poésie, le chant, la danse et autres, constituent une arme douce pour faire face à toute colonisation», rappelant que ceci ne peut être atteint que par la conscience du peuple à vouloir «préserver ses valeurs, son authenticité, sa culture et ses symboles». Chercheur algérien de l’université de Tindouf, Abdelmadjid Djaa, a présenté pour sa part, une lecture de la symbolique culturelle commune entre l’Algérie et la Mauritanie dans l’espace hassani, étant «une structure symbolique fédératrice». Il ajoutera qu’il existe «une dimension historique et humaine profonde qui a interagi dans leurs deux espaces, à travers des systèmes culturels multiples faits d’héritages et de symboles, ayant engendré un ensemble riche de significations reflétant l’unité du parcours civilisationnel des deux pays». Enfin, El Hadj Ahmed Abdallah, de l’université d’Adrar, qui a abordé l’appartenance de figures illustres d’Algérie et de Mauritanie à la Tariqa Qadiriya. Présente au Sila, notamment par ses auteurs et ses ouvrages, la littérature mauritanienne est caractérisée par une forte tradition orale et une hybridation entre les cultures et les langues (hassanya, arabe, pulaar, soninké, wolof) et l’écriture francophone. En effet, La littérature mauritanienne est un ensemble d’œuvres écrites ou orales, souvent inspirées par les traditions orales et influencées par les enjeux socioculturels du pays. Elle se caractérise par son développement récent, son utilisation de plusieurs langues, notamment le français, l’arabe et des langues nationales, et par des thèmes comme l’identité, la cohabitation intercommunautaire et l’histoire, avec des genres variés allant du roman à la poésie et au théâtre. La littérature mauritanienne existe en plusieurs langues. Le français s’est imposé pendant la période coloniale, mais l’arabe et d’autres langues nationales (comme le pulaar, le soninké, le wolof, etc.) sont également des vecteurs littéraires importants. Si le roman est un genre plus tardif mais désormais dominant, la poésie est une forme d’expression particulièrement importante et ancrée, tandis que le théâtre est un genre moins pratiqué mais qui a connu des succès internationaux. «La littérature mauritanienne est encore émergente et fait face à des défis, notamment en matière d’édition et de diffusion. Des efforts sont faits pour l’intégrer davantage dans le patrimoine culturel national, par exemple en l’incluant dans les programmes scolaires.» indique t-on.
Source: L’Expression (DZ)



