Les forces russes encerclent Kiev, Zelensky en appelle aux mères de soldats russes…

Les forces russes encerclent Kiev, Zelensky en appelle aux mères de soldats russes…

 

Une mosquée abritant 80 civils bombardée à Marioupol, Zelensky en appelle aux mères de soldats russes… le point sur la situation en Ukraine ce samedi 12 mars

 

Les civils continuent d’être évacués d’Irpin et de Bucha, dans la région de Kiev, ici le 10 mars 2022. (EMIN SANSAR / Anadolu Agency via AFP)

 

Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions : le point sur les derniers événements au 17e jour de la guerre en Ukraine.

 

Les forces russes sont positionnées autour de Kiev samedi matin et « bloquent » Marioupol, où des milliers de personnes subissent un siège dévastateur, dans le sud de l’Ukraine, pays bombardé depuis plus de deux semaines.

 

 

Les médias locaux rapportaient samedi matin des sirènes d’avertissement anti-bombardement sur l’ensemble du territoire ukrainien, notamment les grandes villes Kiev, Odessa, Dnipro et Kharkiv.

 

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    Les forces russes encerclent Kiev

 

La cible principale des Russes reste Kiev, qu’ils tentent d’encercler. Présents dans les faubourgs de la capitale, ils cherchent à éliminer les défenses dans plusieurs localités à l’ouest et au nord de la ville pour la « bloquer », a déclaré l’état-major ukrainien.

 

« Kiev est un symbole de la résistance » qui se prépare à une « défense acharnée », a proclamé dans une vidéo Mykhailo Podolyak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky.

 

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    Marioupol bloqué

 

Les forces russes « bloquent » Marioupol, où des milliers de personnes subissent un siège dévastateur, dans le sud de l’Ukraine. Après douze jours de siège, Marioupol, port stratégique, se trouve sans eau, sans gaz, sans électricité, sans communications, et on y voyait ces derniers jours des gens se battre pour de la nourriture. Une situation « quasi désespérée », a alerté Médecins sans frontières (MSF).

 

« L’ennemi bloque toujours Marioupol », a lancé vendredi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Les troupes russes n’ont pas laissé entrer notre aide dans la ville », a-t-il ajouté promettant d’essayer une nouvelle fois d’y acheminer « demain », samedi, nourriture, eau et médicaments.

 

« Les sièges sont une pratique médiévale » interdite par les lois modernes de la guerre, s’est indigné Stephen Cornish, le patron de MSF Suisse et l’un des coordinateurs de l’action de l’ONG en Ukraine dans un entretien à l’AFP. « Marioupol assiégée est à présent la pire catastrophe humanitaire sur la planète. 1 582 civils tués en 12 jours, enterrés dans des fosses communes comme celle-ci », a pour sa part accusé vendredi le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba dans un tweet accompagnée de la photo d’une tranchée.

 

Dans la matinée, on a appris qu’une mosquée abritant 80 civils, dont des Turcs, a été bombardée. Un hôpital pédiatrique et une maternité avaient été touchés mercredi, faisant trois morts et de nombreux blessés, suscitant un tollé international.

 

Dans ce contexte, une nouvelle tentative de couloir d’évacuation était prévue pour permettre aux civils de sortir de la ville, en direction de Zaporojie, à quelque 200 km au nord-ouest, selon la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. Depuis des jours, les Ukrainiens affirment que l’armée russe pilonne la route d’évacuation, empêchant les évacuations.

 

    La crise humanitaire s’étend

 

La crise humanitaire s’étend, avec plus de 2,5 millions de personnes ayant fui l’Ukraine, dont 116 000 sont des ressortissants de pays tiers, depuis le lancement de l’invasion russe le 24 février, selon les chiffres publiés vendredi par les Nations unies. A ceux-là s’ajoutent environ deux millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, a précisé le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi.

 

Les réfugiés se dirigent en majorité vers la Pologne, qui estime, selon ses garde-frontières, que 1,5 million de personnes ont franchi la frontière depuis le 24 février.

 

Ces réfugiés « ne se sentent pas comme des visiteurs. Vous les avez accueillis dans vos familles avec de la tendresse, de la gentillesse fraternelle », a remercié Volodymyr Zelensky dans un long message vidéo faisant l’éloge des Polonais.

 

    Pression économique

 

Le camp occidental continue d’accroître la pression économique sur Moscou, en ouvrant la voie à des tarifs douaniers punitifs et en asséchant les échanges avec le pays. L’Union européenne et le G7 se sont joints à Washington pour révoquer le statut dit de « nation la plus favorisée » dont bénéficie Moscou, qui facilite le libre-échange de biens et services.

 

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Washington s’en est aussi pris aux produits de luxe, Joe Biden annonçant l’interdiction d’importations de « secteurs phares de l’économie russe, notamment les produits de la mer, la vodka et les diamants ».

 

Et l’escalade de sanctions pourrait se poursuivre, ont averti les dirigeants européens réunis vendredi en sommet à Versailles.« Si (le président russe Vladimir) Poutine intensifie les bombardements, fait le siège de Kiev, s’il intensifie encore les scènes de guerre, nous savons que nous devrons prendre encore des sanctions massives », a déclaré le président français Emmanuel Macron à la presse à l’issue de deux jours de réunion.

 

Emmanuel Macron n’a pas exclu que l’UE puisse s’en prendre ultérieurement aux importations de gaz ou de pétrole, jusqu’ici épargnées en raison de leur coût pour les Européens, très dépendants des hydrocarbures russes.

 

De son côté, Joe Biden a prévenu vendredi que la Russie paierait « le prix fort » en cas de recours à des armes chimiques en Ukraine, mais il s’est engagé à « éviter » une confrontation directe entre l’Otan et Moscou car elle provoquerait « la Troisième Guerre mondiale ».

 

    Appel aux mères russes

 

Volodymyr Zelensky, qui n’est pas été entendu dans ses appels à un soutien militaire, a exhorté dans la nuit de vendredi à samedi les mères de soldats russes à retenir leurs fils.

 

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« Je veux le dire encore une fois aux mères russes. Particulièrement, aux mères de conscrits. N’envoyez pas vos enfants à la guerre dans un pays étranger », a-t-il déclaré dans une nouvelle adresse vidéo diffusée sur Telegram.

 

« Vérifiez où est votre fils. Et si vous avez le moindre soupçon que votre fils pourrait être envoyé à la guerre contre l’Ukraine, agissez immédiatement » pour empêcher qu’il soit tué ou capturé, a-t-il lancé.

 

    Un maire du sud enlevé par des soldats russes

 

Le maire de Melitopol a été enlevé vendredi par des soldats russes qui occupent cette ville du sud de l’Ukraine, ont affirmé des responsables ukrainiens, une information confirmée par le président Volodymyr Zelensky. « Un groupe de dix occupants a enlevé le maire de Melitopol Ivan Fedorov », a indiqué sur son compte Twitter la Rada, le Parlement ukrainien. « Il refusait de coopérer avec l’ennemi », a-t-elle ajouté.

 

« Il s’agit de toute évidence d’un signe de faiblesse des envahisseurs (…) Ils sont passés à un nouveau stade de terreur dans lequel ils essaient d’éliminer physiquement les représentants des autorités ukrainiennes locales légitimes », a souligné Volodymyr Zelensky.

 

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    Des combattants syriens côté russe

 

Le Kremlin autorise des ressortissants syriens à se porter volontaires pour combattre en Ukraine. Les volontaires sont « avant tout des ressortissants du Proche-Orient, des Syriens », a précisé le Kremlin. « Il faut aller à leur rencontre et les aider à rejoindre la zone de combat », a dit Vladimir Poutine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé l’utilisation à venir par la Russie « d’assassins syriens » pour « détruire » l’Ukraine.

 

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    Craintes sur l’alimentation

 

Les pays du G7 ont demandé à la communauté internationale d’éviter toute mesure limitant les exportations de denrées alimentaires pour ne pas aggraver l’actuelle hausse des prix sur ce marché déstabilisé par la guerre en Ukraine. Le président français Emmanuel Macron a averti que l’Europe et l’Afrique « seront très profondément déstabilisées sur le plan alimentaire » dans les 12 à 18 mois à venir en raison de la guerre.

 

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a estimé que huit à 13 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de sous-nutrition dans le monde si les exportations alimentaires de l’Ukraine et de la Russie étaient durablement empêchées.

 

    La Russie affirme que les sanctions pourraient provoquer la chute de l’ISS

 

Les sanctions occidentales introduites contre la Russie pourraient provoquer la chute de la Station spatiale internationale, a affirmé samedi Dmitri Rogozine, le patron de l’agence spatiale russe Roscosmos qui affiche régulièrement sur les réseaux sociaux son soutien à l’armée russe, demandant leur levée.

 

Selon lui, le fonctionnement des vaisseaux russes ravitaillant l’ISS sera perturbé par les sanctions, affectant donc le segment russe de la station, qui sert notamment à corriger l’orbite de la structure orbitale. En conséquence, cela pourrait provoquer « “l’amerrissage” ou “l’atterrissage” de l’ISS pesant 500 tonnes ».

 

Source : L’Obs

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