Les étudiants algériens encore nombreux dans les rues d’Alger malgré le Covid et la police

Plusieurs dizaines d’étudiants se sont rassemblés mardi à Alger, malgré l’interdiction de manifester et une imposante présence policière, au lendemain d’importantes manifestations pour le second anniversaire du soulèvement populaire.

Ils reprennent leurs habitudes. Avant l’interruption des marches hebdomadaires du Hirak il y a un an, en raison du Covid-19, les étudiants algériens défilaient chaque mardi. Ils avaient promis de revenir «en force» dans la rue cette semaine. Promesse tenue, à voir les dizaines d’entre eux manifester ce mardi, au lendemain d’importantes manifestations dans la capitale et à travers l’Algérie pour le second anniversaire du Hirak.

Plusieurs dizaines d’entre eux se sont rassemblés à Alger, malgré l’interdiction de manifester et une imposante présence policière. Dès les premières heures de la matinée, des camions de la police avaient pris position à proximité des principales places du centre de la capitale, notamment la place des Martyrs, au pied de la célèbre Casbah, point de départ de la marche hebdomadaire des étudiants jusqu’en mars dernier.

Malgré les cordons policiers, des dizaines d’étudiants et de militants ont réussi à parcourir quelques centaines de mètres jusqu’au théâtre national, aux cris de «Nous sommes des étudiants et pas des terroristes», «Pour une presse libre et une justice indépendante» ou encore «Algérie libre et démocratique». En plus des tentatives répétées de stopper les marches estudiantines, le dispositif policier en place n’autorisait pas les personnes sans cartes étudiantes à rester manifester, selon des journalistes d’Interlignes présents sur place.
Square Port-Saïd, les étudiants, bloqués par les forces de l’ordre, ont notamment tenu un sit-in mouvementé pendant plus d’une heure. La progression de la marche, dont l’itinéraire a été modifié au gré des cordons de police, a été stoppée non loin de la Faculté centrale d’Alger. La police a ensuite évacué les manifestants vers une station de bus réservée aux étudiants avant de les forcer à quitter le centre-ville.

Interpellations musclées
Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), la police a interpellé trois étudiants et cinq activistes du Hirak. Un nombre à additionner à la trentaine de personnes arrêtées, parfois violemment, la veille dans la capitale (une soixantaine dans l’ensemble du pays).

par Romain Métairie

liberation.fr

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