Les échecs d’Alger de plus en plus patents

Les échecs d’Alger de plus en plus patents. La voisine de l’Est a excédé jusqu’au président de la commission de l’UA, Moussa Faki, en tentant d’inscrire l’affaire du Sahara à l’ordre du jour du dernier sommet africain sur les armes.

Dépassée diplomatiquement par le Maroc, qui a réussi au cours des dernières années à rallier encore plus de voix au sein de la communauté internationale sur le dossier de son intégrité territoriale, l’Algérie tente comme elle peut ces temps-ci de renverser la vapeur en sa faveur, sans toutefois nullement y parvenir. Dernier coup d’essai, elle a voulu inscrire à l’ordre du jour du dernier sommet de l’Union africaine (UA) sur les armes en Afrique, tenu ce 6 décembre 2020 par voie d’internet Covid-19 oblige, la question du Sahara, alors même qu’au niveau de l’organisation africaine seule la troïka actuellement composée du président de l’Égypte, Abdel Fattah al-Sissi, celui de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, et celui de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, est homologuée à s’en saisir, et ce depuis le sommet de Nouakchott de l’été 2018.

Le diplomate algérien Smaïl Chergui, qui s’est exprimé au sommet en tant que président sortant du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, a ainsi si lourdement insisté pour ce faire que le président de la commission de l’UA, Moussa Faki, l’a publiquement repris et lui a demandé de s’en tenir au programme préalablement établi. Quatre jours plus tôt, c’est le propre ministre des Affaires étrangères de la voisine de l’Est, Sabri Boukadoum, qui avait profité de la dernière session extraordinaire du conseil exécutif de l’UA pour postuler que la troïka avait échoué dans sa mission et que c’est le CPS, dirigé donc par son concitoyen et noyauté depuis sa mise en place en décembre 2003 par la junte algérienne, qui devrait se saisir de l’affaire du Sahara.

Mains libres
Et là, le chef de la diplomatie algérien avait eu droit à une réponse du ministre chargé de la Coopération africaine, Mohcine Jazouli, en personne, ce dernier revenant également à la charge suite à l’intervention de M. Chergui au cours du sommet sur les armes pour regretter qu’il cherche à “assouvir des desseins nationaux non dignes d’un haut responsable de la commission astreint à l’obligation de neutralité”. L’Algérie se trouve, en tout état de cause, de plus en plus isolée au sein de l’UA, elle qui avait l’habitude d’y avoir les mains libres jusqu’à l’adhésion du Maroc en janvier 2017.

Mais c’est le cas plus généralement au niveau africain, où l’on a vu pas moins de seize pays, au cours de la dernière année, ouvrir des consulats au Sahara, en signe de reconnaissance de la marocanité de la région.

Dans le même sens, l’opération des Forces armées royales (FAR) du 13 novembre pour déloger le mouvement séparatiste du Front Polisario de la zone tampon de Guergarat a obtenu un large soutien de par le continent et notamment celui de la RDC de M. Tshisekedi, qui le 10 février 2021 s’apprête à succéder à M. Ramaphosa à la tête de l’UA. Ce qui, au passage, explique sans doute la diatribe de M. Boukadoum au conseil exécutif, Alger redoutant visiblement l’impact de sa présidence de l’organisation en faveur du Maroc. M. Tshisekedi avait d’ailleurs reçu 1er décembre à Kinshasa M. Jazouli, porteur d’un message du roi Mohammed VI dont la teneur n’a pas été révélée.

maroc-hebdo

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