Les Canaries face aux défis migratoires : des promesses non tenues de l’UE
Les Canaries face aux défis migratoires : des promesses non tenues de l’UE
La question migratoire continue de poser un défi majeur aux îles Canaries, qui font face à un afflux croissant de migrants en provenance de la Mauritanie. Le président du gouvernement canarien, Fernando Clavijo, a exprimé son inquiétude quant à l’incapacité de l’Union européenne à respecter ses engagements envers la Mauritanie, un élément clé dans la gestion de la migration en provenance du Sahel.
Selon Clavijo, le contrôle des embarcations clandestines le long d’un littoral de plus de 700 kilomètres est une mission pratiquement « impossible » pour les autorités mauritaniennes. Le pays, confronté à une situation socio-économique difficile, avec une pauvreté élevée et une inégalité marquée, doit en outre faire face à la pression migratoire en provenance du Sahel. Plus de 150 000 réfugiés en transit vers les Canaries se retrouvent sur son territoire, mettant à rude épreuve ses capacités d’accueil et de gestion.
Dans ce contexte, Clavijo a mis en avant les efforts de son gouvernement pour renforcer la coopération avec la Mauritanie. Le récent déplacement d’une délégation d’hommes d’affaires et de chercheurs en Mauritanie visait à poser les bases d’une collaboration accrue dans des secteurs clés, notamment l’emploi et la formation professionnelle.
Le programme Interreg, financé à hauteur de 30 millions d’euros, ainsi que l’initiative « Tierra Firme », qui vise à former les jeunes Mauritaniens et Sénégalais à des métiers en demande aux Canaries, sont présentés comme des solutions concrètes pour offrir des perspectives locales et réduire les départs risqués vers l’Europe.
Le député Casimiro Curbelo, porte-parole de l’ASG, a salué cette approche, insistant sur la nécessité de renforcer la formation professionnelle dans les pays d’origine des migrants. Il a également plaidé pour une meilleure connectivité maritime et aérienne avec l’Afrique, et pour un rôle plus actif des Canaries en tant qu’intermédiaire entre l’Espagne et le continent africain.
La route migratoire de l’Atlantique reste l’une des plus dangereuses au monde, avec plus de 10 000 morts enregistrés en 2024. Face à cette tragédie humaine, les acteurs politiques locaux soulignent l’urgence d’une approche structurelle, fondée sur la coopération et le développement. Dans ce cadre, Clavijo réitère son appel à l’Union européenne pour qu’elle honore ses engagements envers la Mauritanie, un partenaire stratégique dans la gestion des flux migratoires.
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