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Le terrorisme et le séparatisme islamiste, source de tensions entre Emmanuel Macron et la presse anglo-saxonne


En répondant par une lettre au « Financial Times », le président de la République entérine ses dissensions avec les médias étrangers.

Par Valentine Faure Publié hier à 11h26, mis à jour hier à 17h40

Fait inhabituel, jeudi 5 novembre, le quotidien britannique Financial Times (FT) publiait une lettre ouverte d’Emmanuel Macron adressée à la rédaction du journal.

En cause : une chronique écrite par la correspondante du journal à Bruxelles, qui, selon M. Macron, aurait déformé « les propos tenus publiquement par le chef d’un Etat membre de l’ONU, du G7 ». La journaliste avait fait une erreur de traduction, confondant « séparatisme islamique” – un terme que je n’ai jamais employé », relève le président françaiset « séparatisme islamiste – qui se trouve être une réalité dans mon pays ». L’erreur avait été rectifiée, mais le papier corrigé a tout de même fini par disparaître du site du prestigieux journal.

Dans un communiqué publié le même jour, le FT explique ceci : « Le 2 novembre, nous avons retiré une chronique publiée brièvement sur FT.com lorsque nous avons découvert des inexactitudes factuelles qui auraient dû être relevées lors du processus d’édition. Comme elle comportait une mauvaise traduction d’une citation d’Emmanuel Macron, nous avons bien sûr offert un droit de réponse au président français. Nous avons publié sa lettre dans le FT. »

Mais pourquoi le président de la République s’est-il donné cette peine ? A l’Elysée, on ne juge pas cette tribune « mineure »« Le moment est extrêmement sensible, estime Anne-Sophie Bradelle, la conseillère en communication internationale du président. Ça fait quatre jours que je passe mon temps avec certains médias anglais et américains à expliquer, justifier le modèle de la France. »Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Séparatisme, caricatures de Mahomet : Emmanuel Macron sur la défensive à l’international

Tout a commencé après l’assassinat du professeur Samuel Paty, le 16 octobre à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Le New York Times avait alors étonnamment titré : « La police française tire et abat un homme après une attaque meurtrière au couteau dans la rue », laissant plutôt suggérer une bavure policière. Après de nombreuses protestations, le titre avait été changé.

« Une insulte »

Le 1er novembre, après les manifestations et appels au boycottage de produits français dans plusieurs pays musulmans, une dépêche de l’agence Associated Press se demandait : « Pourquoi la France incite-t-elle à la colère dans le monde musulman ? Son passé colonial brutal, sa politique laïque intransigeante et son président au franc-parler, considéré comme insensible à la foi musulmane, jouent tous un rôle. » La formulation avait ému et le terme « incite » avait été remplacé par « déclenche » (« spark »).

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