Le refus marocain de l’aide internationale : Un calcul machiavélique au détriment de la vie humaine
Le refus marocain de l’aide internationale : Un calcul machiavélique au détriment de la vie humaine
Par Mohamed El-Abassi
Le « Niet » catégorique marocain aux nombreuses offres d’aide et d’assistance de nombreux pays étrangers refusées ou ignorées, ne s’explique pas par les fallacieux prétextes avancés par le gouvernement marocain qui a décidé de limiter à quatre pays seulement, alors que les besoins au 7ème jour du séisme, n’ont pas encore reçu de réponse d’urgence.
L’on a vu des témoignages d’un peuple sinistré et à l’abandon, livré à lui-même sans le moindre secours existentiel élémentaire. Le choix des pays autorisés à sauver des vies ou soulager et soigner des blessés, ne répond, ni à une certaine thèse sympathisante d’une présumée « reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental », ni à de faux arguments avancés quant à une organisation rigoureuse de l’aide internationale.
L’une et l’autre des deux fausses justifications cachent bien un calcul bien plus sournois et insaisissable quand on sait que si l’Espagne de Pedro Sanchez, les Emirats appuient la thèse de l’autonomie au Sahara Occidental, la Grande Bretagne et le Qatar, n’ont jamais affirmé une telle position et s’en tiennent à la position de principe doctrinale des Nations unies s’agissant de la solution au conflit du Sahara Occidental à travers un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
A l’exception de Dubaï, qui a normalisé avec l’entité sioniste et pousse d’autres à le joindre, aucun des trois autres pays n’a de représentation dans les territoires occupés du Sahara Occidental.
La vérité est ailleurs.
Elle réside dans la nature même du Makhzen et s’explique par son machiavélisme insoutenable :
Refuser des offres d’assistance humanitaire d’urgence pour sauver des vies sous les décombres semble être motivée par une position d’attentisme, le temps de faire le deuil, et les mobiliser, sitôt après, en pourvoyeurs de fonds, sonnants et trébuchants, pour la reconstruction des zones sinistrés. Mais il n’est pas certain que ces futurs fonds serviront aux villages dévastés, le Maroc étant endetté jusqu’au cou et peine à assurer une paix sociale au sein de larges franges de sa population paupérisées ignorées.
La déduction logique de ce machiavélisme se résume à une question : Que vaut son « cher peuple » quand on condamne les pauvres sinistrés à mourir sans secours en pensant engranger, par-dessus leurs cadavres transportés à dos d’ânes vers leur dernière demeure, les dividendes escomptés de la malédiction d’un séisme et d’une catastrophe humaine que le Makhzen instrumentalise toute honte bue.
Que penserait la communauté internationale ignorée par un monarque qui concocte un tel plan de récupération de l’élan international humanitaire spontané et son instrumentalisation à des fins politiques ou pour renflouer ses caisses asséchées par la corruption internationale et une guerre d’usure au Sahara Occidental ?
Mohamed El-Abassi, ex-diplomate