Le Hamas libère deux otages américaines
Le Hamas libère deux otages américaines
Les deux femmes, une mère et sa fille de 17 ans, ont été relâchées après une médiation du Qatar. Emmanuel Macron a assuré maintenir les « efforts pour obtenir la libération des otages français » retenus à Gaza. Le chef de l’Etat a par ailleurs confirmé qu’une jeune Française est retenue en otage, mais il est « sans certitude » sur les six autres Français portés disparus.
Le Monde avec AFP
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) y voit une première « lueur d’espoir » pour tous les otages détenus dans la bande de Gaza : deux Américaines enlevées le 7 octobre lors de l’assaut du Hamas sur le sol israélien ont été libérées, vendredi 20 octobre, par le mouvement islamiste palestinien.
Judith Ranaan, 59 ans, et sa fille de 17 ans, Natalie Ranaan, ont été ramenées à la frontière et sont bien arrivées en Israël, a annoncé dans la soirée le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Le Hamas a pour sa part publié une vidéo dans laquelle on peut voir les deux otages relâchées et prises en charge par le personnel du CICR.
Judith et Natalie Ranaan, qui ont la double nationalité israélo-américaine et qui habitent dans la banlieue de Chicago (Illinois), étaient en voyage en Israël pour célébrer l’anniversaire de la mère de Judith et les fêtes juives, ont déclaré des membres de leur famille. Elles se trouvaient à Nahal Oz, près de la frontière avec Gaza, le 7 octobre, lorsque des militants du Hamas ont fait irruption dans des villes d’Israël, tuant des centaines de personnes et en enlevant d’autres. Leur famille n’avait plus de nouvelles d’elles depuis l’attaque, mais a ensuite été informée par des responsables américains et israéliens qu’elles étaient détenues à Gaza, a déclaré le frère de Natalie Ranaan.
« Elle va bien. Elle va très bien », a déclaré Uri Raanan, le père de Natalie, après avoir échangé avec sa fille au téléphone. Savoir qu’elle pourra peut-être célébrer son 18e anniversaire la semaine prochaine à la maison avec sa famille et ses amis est « la meilleure nouvelle », a-t-il ajouté, soulagé.
Les Brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont expliqué leur libération, obtenue après « une médiation du Qatar » – pays dont le mouvement est réputé proche –, pour des « raisons humanitaires et pour prouver au peuple américain et au monde que les affirmations de Biden et de son administration fasciste sont fausses et sans fondement ».
Joe Biden « au comble de la joie »
Il s’agit de la première communication d’une libération d’otages depuis le début de la guerre de la part du Hamas, qui a affirmé dans un communiqué « travailler avec tous les médiateurs impliqués pour mettre en œuvre la décision du mouvement de clore le dossier des [otages] civils quand les circonstances sécuritaires le permettent ».
Le Hamas a enlevé 203 personnes, dont des ressortissants de plus d’une vingtaine de pays, selon Israël. « Le Hamas prétend à la face du monde avoir relâché ces femmes qu’il avait prises en otage pour des raisons humanitaires, alors qu’il s’agit d’une organisation terroriste meurtrière qui retient actuellement des nourrissons, des enfants, des femmes et des personnes âgées », a réagi l’armée israélienne.
A l’annonce de la libération des deux Américaines, le président des Etats-Unis, Joe Biden, qui s’est entretenu par téléphone avec elles, s’est dit « au comble de la joie ». Il a remercié le Qatar et Israël pour leur « partenariat » dans l’opération, son secrétaire d’Etat, Antony Blinken, soulignant que tous les otages « doivent être libérés immédiatement et sans conditions » lors d’une conférence de presse.
« Nous poursuivrons notre dialogue avec les Israéliens et le Hamas », pour « la libération de tous les otages civils (…) dans le but de désamorcer la crise actuelle et rétablir la paix », a commenté, de Doha, le porte-parole du ministère des affaires étrangères qatari, Majid Al-Ansari.
Emmanuel Macron a salué la libération des deux otages américaines. « C’est un très bon résultat obtenu par les négociateurs dans le cadre duquel le Qatar a joué un rôle très important », a dit le président français lors d’un entretien avec des journalistes. « Notre volonté c’est qu’on puisse continuer dans les heures et les jours qui viennent des opérations de ce type permettant à [d’autres personnes], en particulier nos otages, de sortir », a-t-il ajouté, précisant que sept Français sont portés disparus en Israël.
Sept disparus français, mais une seule otage confirmée
« La jeune Mia Shem est la seule dont le statut d’otage est confirmé », a relevé le président, en référence à la Franco-Israélienne dont une vidéo a été diffusée lundi par le Hamas. « Pour les six autres il y a une présomption de prise en otage mais sans certitude », a-t-il ajouté, en évoquant des « éléments recoupés avec les services et les autorités israéliennes ».
Le chef de l’Etat s’est dit « confiant » dans les canaux utilisés « par le truchement du Qatar » pour obtenir leur libération. « Ces discussions nous maintiennent dans l’espoir que nous pourrons trouver des solutions pour sortir le maximum d’otages », a-t-il insisté. Il s’est dit néanmoins « inquiet pour plusieurs d’entre eux car le bilan des victimes françaises n’a cessé de croître ces derniers jours ». Il est à présent de trente morts après l’annonce, vendredi, de deux nouvelles victimes, par le ministère des affaires étrangères.