Accueil |

Le Fonds d’Appui à la Presse : une Augmentation Inégale qui suscite la controverse

Le Fonds d’Appui à la Presse : une Augmentation Inégale qui suscite la controverse

Le budget alloué au Fonds d’Appui à la Presse a connu cette année une augmentation significative de 100 %. Toutefois, cette progression budgétaire ne s’est pas traduite par une satisfaction généralisée au sein des acteurs du paysage médiatique national. En effet, certains médias, à l’instar du site Rapide Info Mauritanie, ont exprimé leur mécontentement face aux modalités de distribution de cette enveloppe financière.

Une répartition inéquitable dénoncée

Rapide Info Mauritanie, qui s’attendait légitimement à un traitement équitable et équilibré, a vu son financement non pas augmenter, mais au contraire, subir une baisse significative. L’année précédente, le site avait bénéficié d’un soutien financier de 900 000 ouguiyas. Pourtant, malgré une dynamique renforcée et un impact accru en 2023, l’aide reçue cette année s’élève à seulement 761 000 ouguiyas. Une régression qui suscite de nombreuses interrogations sur les critères d’attribution des fonds.

Un favoritisme persistant ?

Cette situation semble illustrer une tendance récurrente : la concentration des aides publiques entre les mains des médias partisans ou dépendants d’intérêts spécifiques. Ce monopole, qui limite la pluralité et l’indépendance de la presse, pousse certains médias à envisager d’autres horizons. Rapide Info Mauritanie, face à ce déséquilibre et à l’absence de reconnaissance de son travail, évoque même l’idée d’un exil médiatique vers un pays voisin, comme le Sénégal, où le journalisme professionnel semble jouir d’un environnement plus propice à son développement.

Un appel à la transparence

Cette situation relance le débat sur la transparence et l’équité dans la gestion du Fonds d’Appui à la Presse. Il est impératif que les autorités compétentes mettent en place des mécanismes clairs et objectifs pour garantir une distribution juste des ressources allouées. Le soutien à la presse indépendante ne doit pas être perçu comme un privilège, mais comme un pilier essentiel au bon fonctionnement de la démocratie.

En somme, si l’augmentation du budget est une avancée, sa répartition suscite des réserves et mérite une réflexion approfondie. L’avenir du journalisme indépendant en Mauritanie dépendra en grande partie de la volonté des décideurs à instaurer une véritable justice dans l’attribution des fonds publics destinés à la presse.

Ahmed Ould Bettar

Articles similaires