Le diplomate européen et le jeune Maure.
Le diplomate européen et le jeune Maure.
C’était fou, le succès qu’avait eu ce jeune Maure sur les réseaux sociaux. Il a créé le buzz. Ce succès fulgurant, notre jeune prodige le doit à une simple boutade : ‘La langue arabe ne mérite même pas d’être une langue nationale mauritanienne’, avait-il affirmé.
Eureka ! C’était tout ce que les nationalistes pulaars espéraient pour crier victoire. Parlementaires, enseignants, journalistes, cadres et étudiants étaient comblés de bonheur. Enfin, un Maure qui dit la vérité, se réjouissent-ils.
Quelques années plus tard, une jeune dame américaine, la mère d’une famille maraboutique mauritanienne respectée, a fait sensation. L’entretien autobiographique qu’elle a donné à une télévision locale dans un hassanya pur et limpide a suscité l’émerveillement de tous.
Aujourd’hui, l’ambassadeur français a impressionné les Mauritaniens en prononçant un discours officiel dans un arabe impeccable devant le président de la République.
Quelles conclusions peut-on tirer de ces trois situations ?
Son Excellence, l’ambassadeur de France a témoigné de son respect envers son pays hôte en se conformant strictement à la lettre de sa constitution. En revanche, le ministre de la République a négligé de se conformer à la loi fondamentale, car étant un Pulaar, il pense qu’il en est exempté.
Si une ressortissante américaine maîtrise l’arabe populaire en quelques années, comment est-ce qu’un septuagénaire négro-africain vivant sur le sol national depuis la naissance serait-il incapable de le faire ?
En Mauritanie, la crise linguistique découle d’un conflit ethnique congénital où les nationalistes pulaars persistent dans leurs erreurs.
Ils s’opposent obstinément à l’identité arabe de la Mauritanie, en espérant pouvoir la scinder en différentes identités : arabe, peul, soninké et wolof.
Jusqu’à quand et à quel prix ?
Ely Ould Sneiba
Le 08 mai 2025