Le Covid-19 et la problématique de l’eau en Mauritanie
Par :Sayouba Traoré
Sur le plan géographique, on a en Mauritanie un étroit domaine sahélien le long du fleuve Sénégal qui connaît des précipitations annuelles comprises entre 150 et 600 mm, où se concentre la population. Conséquence logique : une toute partie de la population a accès à une eau potable et à un réseau d’assainissement. Et c’est dans un tel contexte qu’intervient la pandémie du Covid-19.
Dès le premier cas de Covid-19 détecté, le 13 mars 2020, les frontières du pays ont été fermées, les rassemblements interdits, les portes des écoles, des restaurants et des marchés ont été closes et un couvre-feu nocturne a été instauré de 20h à 6h. Les déplacements entre les différentes régions du pays ont également été interdits. Et pour amortir le choc au niveau social, les autorités ont décidé des mesures compensatoires. Ce qui introduit une distorsion sociale, car ce sont les gens les plus aisés financièrement qui bénéficient déjà d’un réseau d’approvisionnement en eau, qui récoltent l’essentiel de ces mesures compensatoires.
Ajoutons que, malgré le travail patient de sensibilisation mené par les municipalités, les associations et les ONG, les populations n’ont pas vraiment conscience de la menace. Pour achever de vous alarmer, signalons un autre problème. Les latrines des familles ne sont pas aux normes requises. Donc en cas de pluie, ces latrines débordent et contaminent tout l’environnement.
Si on veut être optimiste, on peut considérer que cette pandémie et ses conséquences donnent l’occasion aux différents responsables de prendre la réelle mesure de la situation.
Diaporama
Invité :
Youssouf Diallo, expert en eau et énergie, qui travaille pour la fondation PRATICA en Mauritanie.
Production : Sayouba Traoré
Réalisation : Ewa Piedel
RFI