L’avenir contre le passé : quand une élite politique refuse la retraite et étouffe le renouveau
L’avenir contre le passé : quand une élite politique refuse la retraite et étouffe le renouveau
La politique est censée être un cycle vivant, où chaque génération apporte sa vision et son énergie pour répondre aux défis du moment. Mais en Mauritanie – comme dans beaucoup d’autres pays – le passé refuse obstinément de céder la place à l’avenir, verrouillant ainsi l’évolution du pays.
Cette situation pose une question fondamentale : comment construire un avenir prometteur si ceux qui ont échoué à transformer le présent s’accrochent au pouvoir avec une obsession maladive ?
Une classe politique figée, incapable de se renouveler
En Mauritanie, la scène politique est dominée par des figures vieillissantes qui refusent la retraite, même après des décennies d’échecs et de compromissions. Ces hommes – et parfois femmes – ont occupé toutes les fonctions possibles : ministres, députés, ambassadeurs, présidents de partis, conseillers…, sans jamais produire de véritables changements structurels.
Pourquoi sont-ils toujours là ? Par attachement au pouvoir, par peur de l’oubli, mais surtout parce que le système les protège et les recycle indéfiniment. Ils passent d’un gouvernement à l’autre, d’un parti à l’autre, adoptant toutes les postures nécessaires pour rester dans le jeu, quitte à trahir leurs anciennes convictions.
Pendant ce temps, les jeunes et les nouvelles figures politiques peinent à émerger, car ils se heurtent à un mur d’intérêts, de privilèges et de manipulations qui empêche tout renouvellement.
Une obsession du pouvoir qui empêche l’évolution du pays
Ceux qui refusent de quitter la scène politique prétendent souvent être indispensables, comme si la Mauritanie ne pouvait pas exister sans eux. Mais que proposent-ils de nouveau ? Rien. Ils répètent les mêmes discours creux, font les mêmes promesses, appliquent les mêmes méthodes inefficaces.
• Ils n’ont pas su moderniser l’administration.
• Ils n’ont pas su combattre efficacement la corruption.
• Ils n’ont pas su instaurer une véritable justice sociale.
• Ils n’ont pas su créer un climat politique sain et inclusif.
Si après 30 ou 40 ans de pouvoir, un homme politique n’a pas réussi à faire avancer son pays, pourquoi s’accroche-t-il encore ? Parce que l’intérêt personnel l’emporte sur l’intérêt collectif.
Un verrouillage du système au détriment des nouvelles générations
Le refus de la retraite politique ne se limite pas à une simple présence physique : il impose une mentalité archaïque qui bloque toute innovation.
• Les jeunes sont maintenus en périphérie, utilisés comme figurants dans les partis ou manipulés pour servir des intérêts qui ne sont pas les leurs.
• Les nouvelles idées sont étouffées, car elles menacent l’ordre établi et les privilèges acquis.
• La méritocratie est remplacée par le clientélisme, où l’on reste en politique non pas grâce à ses compétences, mais grâce à ses réseaux et son obéissance au système.
Ce verrouillage crée une frustration grandissante, car il prive le pays de talents capables d’apporter des solutions modernes aux défis économiques, sociaux et politiques.
L’avenir ne peut pas attendre éternellement
Les jeunes Mauritaniens ne sont pas condamnés à être spectateurs à vie. Il arrivera un moment où la rupture sera inévitable. L’histoire nous l’enseigne : lorsque les élites s’accrochent trop longtemps, elles finissent par être balayées.
L’avenir appartient à ceux qui :
• Ont une vision nouvelle et des solutions concrètes.
• Rejettent les méthodes dépassées et corrompues du passé.
• Refusent d’être instrumentalisés par des figures politiques usées qui ne cherchent qu’à prolonger leur règne.
Un choix entre la stagnation et le progrès
La Mauritanie est à la croisée des chemins : continuer avec une classe politique vieillissante qui refuse le changement, ou donner la chance à une nouvelle génération capable de bâtir un avenir meilleur.
Le passé a eu son temps. Il est temps que l’avenir prenne la place qui lui revient.
Sy Mamadou