L’armée gabonaise affirme avoir pris le pouvoir après les élections…
L’armée gabonaise affirme avoir pris le pouvoir après les élections…
Un groupe de hauts responsables militaires gabonais est apparu à la télévision nationale mercredi matin et a déclaré qu’il avait pris le pouvoir après que le corps électoral de l’État a annoncé que le président Ali Bongo avait remporté un troisième mandat.
Interrogés sur la chaîne de télévision Gabon 24, les officiers ont déclaré qu’ils représentaient toutes les forces de sécurité et de défense de ce pays d’Afrique centrale. Ils ont déclaré que les résultats des élections avaient été annulés, que toutes les frontières avaient été fermées jusqu’à nouvel ordre et que les institutions de l’État avaient été dissoutes.
De violents coups de feu ont été entendus dans la capitale Libreville, a déclaré un journaliste de Reuters après l’apparition télévisée.
Il n’y a eu aucun commentaire immédiat de la part du gouvernement du pays membre de l’OPEP.
« Au nom du peuple gabonais… nous avons décidé de protéger la paix en mettant fin au régime actuel », ont déclaré les responsables.
En cas de succès, ce coup d’État serait le huitième en Afrique de l’Ouest et centrale depuis 2020. Les coups d’État au Mali, en Guinée, au Burkina Faso, au Tchad et au Niger ont sapé les progrès démocratiques ces dernières années.
L’armée a pris le pouvoir au Niger le mois dernier, envoyant une onde de choc à travers le Sahel et attirant des puissances mondiales dont les intérêts stratégiques sont en jeu.
Cette annonce intervient quelques heures seulement après que le Centre électoral gabonais (CGE) a annoncé mercredi que Bongo avait remporté l’élection présidentielle avec 64,27 pour cent des voix à l’issue d’élections générales tardives que l’opposition a qualifiées de frauduleuses.
Annonçant le résultat au petit matin, le patron de la CGE, Michel Stéphane Bonda, a déclaré que le principal rival de Bongo, Albert Ondo Osa, était en deuxième position avec 30,77%. L’équipe de Bongo a rejeté les allégations d’Ondo Osa concernant les irrégularités électorales.
Les tensions s’accentuent dans un contexte de craintes de troubles après les élections présidentielles, parlementaires et législatives de samedi au cours desquelles Bongo cherche à prolonger le règne de 56 ans de sa famille alors que l’opposition fait pression pour un changement dans ce pays d’Afrique centrale riche en pétrole mais pauvre.
L’absence d’observateurs internationaux, la suspension de certaines émissions étrangères et la décision des autorités de couper les services Internet et d’imposer un couvre-feu à l’échelle nationale après le vote ont suscité des inquiétudes quant à la transparence du processus électoral.
Bongo, 64 ans, qui a succédé à son père Omar à la présidence en 2009, se présentait contre 18 candidats, dont six soutenaient un candidat commun, l’ancien ministre et professeur d’université Albert Ondo Osa, dans le but de réduire la course.
En 2016, le bâtiment du Parlement a été incendié lors de violentes manifestations de rue contre la réélection contestée de Bongo pour un second mandat. À cette époque, le gouvernement avait fermé l’accès à Internet pendant plusieurs jours.
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Source : cnn.com