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La voix communautaire est sans issue.

Ely Ould Sneiba – La voix communautaire est sans issue.
On ne cesse d’insulter et montrer du doigt les Beïdanes en tant qu’ethnie dominante. N’importe quel frustré, à tort ou à raison, se tourne vers le communautarisme egocentrique fanatique pour y trouver le moyen de se faire entendre. Il y a un chantage constant hors du commun qui devient de plus en plus inquiétant.
En tout premier lieu, ni les Harratines ni les Poulo-Toucouleurs n’étaient présents lorsque les Sanhadja envahissaient l’Adrar et imposaient leur domination aux Bajours au IXème siècle.
Ils n’étaient pas là non plus lorsque ces tribus de teint clair ont établi leur État almoravide au détriment des populations noires, qui avaient été repoussées vers le sud.
Ensuite, vint l’époque émirale des Banu Hassane au XVIème siècle. Auraient-ils été forcés de partager leur pouvoir avec l’une de ces deux communautés, celle qui existait déjà, les Poulo-Toucouleurs, ou celle en gestation ?
Au XXe siècle, lors de l’invasion française, chez qui était le corse Xavier Coppolani, parmi les hommes bleus, au pays des Maures ou ailleurs ?
Est-ce que la littérature coloniale a mentionné, même de manière superficielle et rapide, un pouvoir tripartite en Mauritanie, que ce soit dans des récits de voyages ou des rapports administratifs ?
Qui a résisté vigoureusement à l’envahisseur dans les régions du Hoth, de l’Assaba, du Tagant, du Brakna, de l’Adrar, du Trarza et au nord du pays ?
Les ancêtres des communautaristes des FLAM et d’IRAR ?
En 1960, la Mauritanie obtient son indépendance. À qui les Français avaient-ils transmis les commandes et sur quelle base, si ce n’est sur la réalité du terrain ?
Il est toutefois vrai que suite à la rencontre de La Baule, le ‘’maître’’ français avait ordonné à son pré carré africain de mettre en place un processus démocratique même improvisé. Ce fut fait.
Lors d’une élection présidentielle ‘démocratique’, le Maure Ahmed Ould Daddah, le frère du premier président de la République, sera en compétition avec le colonel Mouawiya Ould Taya, le successeur de Haidalla, tous les deux des Maures également.
Cela fait déjà plus de mille ans d’histoire.
Comment alors casser la chaîne ?
En haïssant les Beïdanes, et en jurant de leur arracher le pouvoir en 2029 ?
Ce serait une manœuvre diabolique, comme celle des officiers poulo-toucouleurs qui cherchaient à prendre le pouvoir par la force, pour ériger un État binational partagé par la communauté noire et blanche mauritanienne.
Que chacun soit persuadé que le pouvoir ne pourrait être obtenu que par un citoyen ou une citoyenne de Mauritanie, sur une base démocratique, non ethniciste et non communautaire, conformément à l’esprit et la lettre de la constitution de la République Islamique de Mauritanie, qui stipule dans son article premier ceci :
‘’La Mauritanie est une République Islamique, indivisible, démocratique et sociale. La République assure à tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, de sexe ou de condition sociale l’égalité devant la loi. Toute propagande particulariste de caractère racial ou ethnique est punie par la loi’’.
À bon entendeur, salut !

Ely Ould Sneiba
Le 18 septembre 2025

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