La Tunisie est victime de corruption et de « voleurs », selon le président Saied.

La Tunisie est victime de corruption et de « voleurs », selon le président Saied.

AFP / le 19 mai 2021 à 18h56

Le président tunisien Kais Saied à Paris, le 18 mai 2021. Photo AFP / POOL / Ian LANGSDON

Le président tunisien Kais Saied, qui s’est rendu à Paris pour participer mardi au sommet sur le financement des économies africaines, a estimé mercredi que la Tunisie était victime de corruption et de « voleurs », regrettant l’absence de réformes.

La Tunisie, qui croule sous une dette croissante, négocie actuellement avec le Fonds monétaire international dans l’espoir d’obtenir de nouveaux prêts en échange de réformes visant à assainir son budget. Lors du sommet à Paris, M. Saied a appelé à une annulation ou à une suspension de la dette des pays défavorisés.

« La Tunisie a besoin d’argent » mais aussi de « justice sociale et d’éradiquer la corruption », a estimé le président dans un entretien à la chaîne de télévision France 24. Le pays « possède toutes les richesses mais, malheureusement, plus il y a de textes (législatifs contre la corruption, NDLR) plus il y a de voleurs », a déclaré cet universitaire indépendant élu président en 2019. Et « ils se vantent des réformes » sans les concrétiser, a poursuivi M. Saied, faisant allusion au parti d’inspiration islamiste Ennahdha, principale force parlementaire avec laquelle il entretient une relation tendue.

Ennahdha accuse M. Saied, élu sur fond de rejet de la classe politique au pouvoir après la révolution de 2011, de chercher à élargir ses prérogatives au mépris de la Constitution.

La Tunisie, qui passe par une profonde crise politique et socio-économique, doit rembourser quelque 4,5 milliards d’euros de dettes sur l’année en cours. En conséquence, Tunis a besoin d’une rallonge de 5,7 milliards d’euros pour boucler son budget 2021. Sa dette extérieure a atteint la barre symbolique des 100 milliards de dinars (environ 30 milliards d’euros), soit 100% du Produit intérieur brut tunisien.

Après la visite d’une délégation ministérielle à Washington début mai, les discussions techniques ont débuté mardi avec le FMI, selon Tunis qui espère un accord triennal. Il s’agirait du quatrième recours au Fonds en une décennie. En contrepartie d’un soutien de l’institution financière, Tunis projette notamment de restructurer des entreprises publiques et de remplacer d’ici 2024 des subventions aux produits de première nécessité par des aides directes aux familles. Le FMI et d’autres bailleurs ont insisté sur la nécessité d’une concertation politique élargie pour mener à bien ces réformes socialement délicates.

OLJ

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