La Russie et l’Ukraine vont signer un accord sur l’exportation de céréales

La Russie et l’Ukraine vont signer un accord sur l’exportation de céréales

Depuis le début de son invasion de l’Ukraine, la Russie a notamment ciblé des silos à grains et empêché l’exportation de millions de tonnes de céréales vers des pays souvent déjà en proie à l’insécurité alimentaire.

Agence France-Presse
2022-07-21 | Mis à jour hier à 20 h 11
La Russie et l’Ukraine vont signer un accord sur les exportations de céréales à Istanbul vendredi après-midi, a annoncé jeudi la présidence turque.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, ainsi que des représentants de la Russie et de l’Ukraine participeront à la cérémonie de signature qui aura lieu en fin d’après-midi, heure locale, au palais de Dolmabahçe à Istanbul, a ajouté la présidence.

L’accord devrait permettre une sortie par la mer Noire des céréales ukrainiennes bloquées par la guerre et un allégement des entraves à l’exportation de grains et des engrais russes.

Un accord est possible dans les prochains jours, avait affirmé jeudi dans la matinée le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.

Nous avons de l’espoir pour les céréales. Nous espérons donner de bonnes nouvelles dans les prochains jours, avait-il dit, se disant optimiste, lors d’un entretien à la chaîne de télévision publique TRT.

Rendez-vous à Istanbul

À New York, le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq, a annoncé qu’Antonio Guterres et ses deux négociateurs, à l’œuvre depuis plus de deux mois, étaient attendus de manière imminente à Istanbul.

Le secrétaire général se rendra ce [jeudi] soir à Istanbul, en Turquie, dans le cadre de ses efforts pour assurer un accès mondial complet aux produits alimentaires ukrainiens et aux aliments et engrais russes, a-t-il dit.

Le chef de l’ONU passe des vacances près de la Turquie et avait récemment indiqué être prêt à les écourter pour une signature à Istanbul.

Selon des diplomates s’exprimant sous couvert de l’anonymat, un accord aurait dû à l’origine être signé mercredi, puis cela a été reporté à jeudi avant de devoir maintenant se produire vendredi.

Outre le patron de l’ONU, Martin Griffiths, son secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires, qui s’est occupé de la négociation sur la sortie des céréales ukrainiennes par la mer Noire, et Rebeca Grynspan, à la tête de l’agence onusienne UNCTAD sur le commerce et le développement, seront aussi à Istanbul, a précisé Farhan Haq.

Rebeca Grynspan, qui s’est rendue récemment à Moscou, a été chargée de négocier l’allégement des restrictions touchant de manière indirecte l’exportation de céréales et d’engrais russes à la suite des sanctions internationales imposées à Moscou par notamment les États-Unis et l’Union européenne.

Garanties américaines

Selon un diplomate qui demande à ne pas être identifié, Washington a récemment promis des garanties dites de confort pour que des sociétés de transport puissent fournir à la Russie des navires de gros tonnage pour l’exportation de ses céréales et de ses engrais sans être inquiétées par les sanctions.

Moscou a affirmé que ces sanctions ne lui permettaient de recourir qu’à de petits navires à la capacité insuffisante pour ses exportations.

Même si les produits [agricoles] russes ne sont pas concernés par les sanctions, il y a des blocages concernant le transport maritime, les assurances et le système bancaire. Les États-Unis et l’Union européenne ont fait des promesses pour les lever, a souligné le ministre turc.

Du côté des céréales ukrainiennes, l’accord en négociation vise à une réutilisation de la mer Noire via des corridors sécurisés et des cessez-le-feu localisés sur les zones de passage.

Une inspection des navires commerciaux, vraisemblablement par la Turquie, est prévue pour s’assurer que les navires allant à Odessa chercher des céréales ne contiennent pas d’armes.

La création d’un centre de coordination est prévue à Istanbul avec une participation d’experts onusiens spécialisés de la navigation maritime, selon des diplomates.

L’accord attendu entre l’Ukraine et la Russie devrait avoir l’effet rapide de faire baisser les cours, en très forte croissance ces derniers mois.

La crise alimentaire qui en découle menace plusieurs pays dans le monde d’un risque de famine, notamment en Afrique subsaharienne, mais aussi au Liban ou en Égypte.

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