La ruse linguistique utilisée par les nationalistes pulaars.

La ruse linguistique utilisée par les nationalistes pulaars.
En raison du réveil patriotique des nouvelles générations, les doctrinaires du chauvinisme poulo-toucouleur sont conscients qu’il n’est plus possible de nous sortir une nouvelle édition du tract de 1966 qui rejetait la langue arabe. Ils sont tout aussi conscient que le président Haidalla, qui partageait son pouvoir avec les officiers négro-africains, n’est plus en position d’autorité. Il nous dévoile maintenant un tour incroyable.
Selon eux, en officialisant le pulaar et les autres langues africaines, la langue arabe sera acceptée par les Négro-Africains et jouera un rôle unificateur. Pour résumer, il s nous disent : ‘Si vous apprenez nos langues, nous apprendrons la vôtre’.
Comment peut-on penser, dans une rivalité interethnique nationale des plus complexes, qu’une langue obtiendrait une priorité absolue sur les autres sans l’intervention de la loi ?
D’ailleurs, la loi avait déjà dit son mot dans l’article 6 de la Constitution de 1991, et qu’est-ce cela a changé à l’attitude anti-langue arabe des Toucouleurs en particulier ?
Rien n’a changé depuis 1958 jusqu’à ce jour, et rien ne changera à l’avenir.
Cependant, en dehors de l’aspect institutionnel, qu’est-ce qui empêche les nationalistes pulaar d’utiliser leur langue ?
Créer, produire et publier dans une langue différente de celle de l’administration est tout à fait possible. Les Maures, en tant que nomades, n’avaient pas attendu l’avènement de l’État pour utiliser leur langue arabe et publier sur divers sujets, religieux, linguistiques et autres.
Trois facteurs pertinents entravent la promotion de la langue peule, sans lien avec l’État et ses institutions.
Si les Halpulaars utilisent leur langue, les Soninkés et les Wolofs ne la comprendront pas, ce qui brisera l’unité raciale entre ces trois groupes ethniques. En réalité, c’est le français qui garantit leur cohésion dans le domaine de la communication.
Le développement scientifique de la langue peule nécessite encore beaucoup d’efforts, et l’État mauritanien ne peut pas les satisfaire seul. Alors que les autres États africains ne voient pas la nécessité de consacrer des ressources à cette entreprise académique.
Les locuteurs du pulaar manquent de connaissance approfondie de leur langue, en dehors du langage et de l’expression maternelle.
Franchement, pourquoi officialiser la langue peule de manière unique en Mauritanie alors qu’aucun pays africain n’est prêt à le faire ?
Contrairement aux autres, en Mauritanie, il y a une rivalité entre les Noirs et les Arabes. Ces derniers étant aux commandes, il serait aisé de les stigmatiser et de les accuser de racisme s’ils refusent de déclarer les langues africaines officielles.
Même avec cette appréhension, la Constitution reconnaît que le pulaar, le soninké et le wolof sont des langues nationales. De plus, les médias publics sont accessibles à toutes les communautés ethnoculturelles du pays, qui participent activement à toutes les activités sociales, conformément au droit international et aux conventions sur la diversité culturelle et les minorités ethniques.
Comparé à l’État mauritanien, le Sénégal ne fait pas mieux.
En définitive, pour clore ce débat, il n’y a qu’une seule solution : l’unité repose sur l’usage d’une seule langue, pas de plusieurs. Il s’agit d’un choix déterminant entre l’intégration et la désintégration.
Ely Ould Sneiba
Le 5 mai 2025