La Mauritanie est malade de ses élites
Les déclarations vertueuses et les discours tonitruants sur le changement resteront des slogans vains, tant que le régime ne s’est pas débarrassé des symboles des anciennes décennies. Mieux encore, un double renouvellement s’impose : celui du leadership de l’opposition et celui des élites au pouvoir.
Ould Ghazouani, avec les meilleurs intentions du monde, continue de coopter parmi les élites qui ont travaillé avec Aziz et avec Maaouiya, et dont une grande partie est à l’origine de la déliquescence du pays, avec très peu de nouvelles figures qui viennent d’ailleurs. Au fond, la faillite des élites s’explique, en partie, par une logique de proportions. Si on prend 80% des vieilles élites et on y rajoute 20% de nouvelles, les 80% auront beaucoup plus d’influence que les 20%, et ces dernières auront tendance à reproduire, par mimétisme voire par calcul, les logiques de prédation dominantes.Si on fait le contraire, à ce moment-là, ça commence à devenir significatif…
Mohamed El Mounir