La Mauritanie : Entre Problèmes Connus et Volonté Politique Défaillante
La Mauritanie : Entre Problèmes Connus et Volonté Politique Défaillante
Il ne fait aucun doute que ceux qui dirigent ce pays connaissent parfaitement ses problèmes. La pauvreté, la corruption, les injustices ethniques, le racisme systémique, l’exclusion sociale, l’impunité des crimes d’État, l’absence d’un véritable État de droit… Tous ces maux sont documentés, dénoncés et vécus au quotidien par des milliers de Mauritaniens. Il n’y a donc aucun mystère, aucun doute, aucune ignorance possible.
Mais si ces problèmes sont connus, pourquoi persistent-ils ? Parce que ceux qui ont le pouvoir de les régler ne veulent tout simplement pas le faire. Ce n’est pas une question de moyens, ce n’est pas une question de complexité, c’est une question de volonté politique. Une élite au pouvoir, si elle est déterminée, peut transformer une nation en une décennie. Mais en Mauritanie, cette élite préfère préserver ses intérêts personnels, protéger ses privilèges et maintenir un système inégalitaire qui lui profite.
On nous répète sans cesse que des réformes sont en cours, que des dialogues sont organisés, que le pays est sur la voie du changement. Mais ce ne sont que des mots vides de sens, des stratagèmes destinés à calmer les esprits et à prolonger le statu quo. La réalité est que rien ne changera tant qu’il n’y aura pas une réelle volonté d’affronter les vraies questions et d’appliquer des mesures courageuses et radicales.
Nous sommes ici pour le pays. C’est ce qu’ils disent tous. Pourtant, un véritable patriote ne ferme pas les yeux sur l’injustice, il ne se contente pas d’occuper un poste sans impact, il ne cherche pas seulement à préserver son pouvoir. Servir son pays, c’est se battre pour une Mauritanie juste, où chaque citoyen, quelle que soit son origine, a les mêmes droits et les mêmes opportunités. Or, ce combat, bien trop peu de responsables le mènent réellement.
Le pays souffre. Il souffre de l’absence d’une élite engagée, il souffre du mépris de ses propres dirigeants, il souffre du manque de justice et d’inclusion. Il souffre du silence complice de ceux qui pourraient agir mais qui choisissent de ne rien faire. Et ce qui est encore plus tragique, c’est que ce ne sont pas les solutions qui manquent : elles existent, elles sont connues, mais elles sont délibérément ignorées.
La Mauritanie veut avancer, mais on l’empêche d’avancer. Ce ne sont pas les citoyens qui freinent le développement du pays, mais bien ceux qui ont les leviers du pouvoir et qui refusent de les utiliser autrement que pour leur propre intérêt. Si réellement le changement était voulu, il serait déjà en marche. Mais tant que cette hypocrisie persiste, tant que des discours vides remplacent l’action, la Mauritanie restera prisonnière d’un système qui ne sert qu’une minorité au détriment du plus grand nombre.
Sy Mamadou
