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La Mauritanie durcit sa politique migratoire : Expulsions massives vers les pays d’origine

La Mauritanie durcit sa politique migratoire : Expulsions massives vers les pays d’origine

Depuis plusieurs semaines, la Mauritanie a intensifié ses efforts pour endiguer les flux migratoires irréguliers transitant par son territoire vers l’Europe. Dans cette dynamique, les autorités ont lancé une vaste opération d’expulsion de migrants clandestins, principalement en provenance du Sénégal, du Mali, de la Côte d’Ivoire et de la Guinée. Ces derniers, interpellés alors qu’ils tentaient de rejoindre les îles Canaries par voie maritime, sont désormais contraints de retourner dans leurs pays d’origine.

Un dispositif d’expulsion en pleine expansion

Actuellement, des centaines de migrants sont détenus dans un centre situé au port de Nouakchott, où ils attendent leur rapatriement. Selon plusieurs sources médiatiques, la Mauritanie cherche à « briser le transit que les candidats à l’émigration irrégulière vers l’Espagne veulent établir sur son sol ». Les Sénégalais et les Maliens sont reconduits directement à leurs frontières respectives, tandis que les Guinéens et les Ivoiriens doivent transiter par un pays tiers, notamment le Sénégal.

Face à l’ampleur du phénomène migratoire, les autorités mauritaniennes ont renforcé les mesures de surveillance aux frontières. Dimanche dernier, elles ont mis en place un nouveau système de contrôle biométrique aux postes-frontières bilatéraux. Ce dispositif, qui repose sur l’enregistrement des données personnelles des voyageurs et leur stockage dans une base de données centralisée, vise à assurer un meilleur suivi des mouvements transfrontaliers.

Une volonté affichée de contrôle des flux migratoires

Le général Mohamed Cheikh Mohamed Lemine, directeur général de la Sûreté nationale, a supervisé le lancement de cette technologie au poste-frontière de Kaédi, également connu sous le nom de Gourel Omar Ly. Il a affirmé que ce système permettra d’optimiser l’identification des individus traversant la frontière et de prévenir les tentatives de migration irrégulière.

Un communiqué de la police a également confirmé que 35 postes-frontières sont désormais équipés de cette technologie, et que des efforts sont en cours pour l’étendre à d’autres points stratégiques. Par ailleurs, une formation spécialisée a été dispensée aux opérateurs en charge de ce dispositif afin de garantir son efficacité et sa fiabilité.

Une opération qui suscite des réactions

Cette politique d’expulsion massive s’inscrit dans une volonté plus large de la Mauritanie de ne plus être perçue comme une plaque tournante de la migration vers l’Europe. Cependant, ces mesures drastiques suscitent des interrogations quant au respect des droits des migrants. Certaines ONG et organisations de défense des droits de l’homme alertent sur les conditions dans lesquelles ces expulsions sont menées et sur le sort des migrants une fois reconduits dans leur pays d’origine.

Si la Mauritanie intensifie ses efforts pour lutter contre l’immigration irrégulière, cette politique de refoulement massif pourrait également avoir des répercussions diplomatiques avec les pays concernés. La coopération régionale sera donc un facteur clé pour assurer une gestion plus humaine et efficace des flux migratoires dans la région.

Rapide info avec agences

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