La Mauritanie aujourd’hui, havre de paix au Sahel

La Mauritanie aujourd’hui, havre de paix au Sahel.

Le vaste État d’Afrique du Nord-Ouest jusqu’à récemment était considéré comme un exemple
de régimes d’exception et la dictature militaire est aujourd’hui havre de paix au Sahel.
Lors des élections en Mauritanie, le président en exercice, Mohamed Ould Ghazouani a été réélu prolongeant son règne de cinq prochaines années. Son principal rival, Biram
Dah Abeid, qui a également perdu en 2019, a protesté et déclaré qu’il avait été gagnant et que ses partisans avaient organisé des émeutes dans la capitale Nouakchott et dans les wilayas du pays, où pas moins
de 3 personnes ont été tuées à Kaédi dans des affrontements avec la police.
Cette élection singulière tient aussi au fait qu’en 64 ans d’histoire de la Mauritanie
indépendante, il n’y a pratiquement pas eu d’élections libres et Mohammed Ould Ghazouani reste le premier
dirigeant démocratiquement élu à prendre le pouvoir auprès d’un prédécesseur également démocratiquement élu.
Et cela n’est pas annulé par le fait que Ghazouani et son prédécesseur ont été dans des incarnations
militaires antérieures et ont participé à des coups d’état armés.

Fin des regimes d’exception

L’armée a gouverné la Mauritanie pendant un demi-siècle depuis que des terroristes en uniforme
ont renversé le premier président Mokhtar Ould Daddah en 1978.
Par intermittence, lorsqu’ils ont donné le pouvoir aux civils qu’ils avaient désignés, ils ont régné
jusqu’en 2009, date à laquelle le dernier des puutshistes, le colonel Mohamed Ould Abdel Aziz qui a
le même âge que Ghazouani et était son ami le plus proche ; a annoncé, pour échapper à la condamnation
et aux sanctions de l’Occident et de l’Union africaine, qu’il enlevait son uniforme et organisait
des élections qu’il avait déjà gagnées en tant que civil et qu’il continuait à exercer le pouvoir
en tant que dirigeant légitime et respecté.

Les compères ont ensuite cédé le pouvoir aux civils, mais trois ans plus tard, ils ont commis
un autre coup d’état, cette fois-ci amenant Abdel Aziz lui-même au pouvoir, qui a d’abord gouverné
en uniforme, puis en boubou.
Ainsi, lorsqu’en 2019, après deux mandats autorisés par la loi, Abdel Aziz a décidé de ne pas tripatouiller
la Constitution et de ne pas briguer un troisième mandat, il a convaincu Ghazouani de lui succéder.
Il était convaincu que Ghazouani, en tant qu’ancien militaire et putschiste, serait une meilleure
garantie de sécurité pour lui si des politiciens civils devaient lui rendre compte de son passé.

Procès Aziz

En 2020, les députés ont créé une Commission d’Enquête pour enquêter sur les sources des biens
de l’ancien président et, à la fin de l’année Dernière, le tribunal a condamné Abdel Aziz à cinq ans
de prison pour corruption et vol (l’accusation demandait 20 ans). Ghazouani qui suit cette affaire mais
se reserve du moindre commentaire et ne s’est jamais exprimé publiquement sur ce qui est devenu
« Procès Aziz », rapporte Jeune Afrique.
Cette année, Aziz a même tenté de sortir de prison pour l’élection présidentielle, mais n’a pas été
autorisé à y participer.

Ainsi, les Mauritaniens doivent ce havre de paix aux forces armées et la politique habile des présidents.
Ils ont réussi à négocier avec les chefs des villages, les imams et érudits, et grâce à la coopération
avec l’Occident, en particulier la France, l’ancienne métropole coloniale, et les États-Unis, l’armée mauritanienne, bien qu’à peine 25 000, est parmi les plus entraînées et armées de toute l’Afrique de l’ouest.
En se présentant pour sa réélection, Ghazouani a convaincu ses compatriotes que seul un dirigeant
aussi expérimenté et compétent que lui pouvait faire profiter la Mauritanie de la paix en ces temps troublés.
Dans les camps de réfugiés, il y en a déjà plus de 150 000 et le reste se dirige vers la côte pour traverser l’Atlantique vers les îles Canaries et l’Europe.

La guerre au Mali

La plus grande préoccupation des Mauritaniens et de leurs dirigeants est la guerre au Mali, situé
du côté est de plus de deux mille kilomètres de la frontière. Les bouleversements militaires et la pauvreté
qui en résulte font fuir chaque année des milliers de Maliens du côté mauritanien.
Dans les camps de réfugiés, il y en a déjà plus de 150 000 et le reste se dirige vers la côte
pour traverser l’Atlantique vers les îles Canaries et l’Europe.

Avec les réfugiés de l’autre côté de la frontière, la guerre malienne se répand du côté mauritanien.
Les troupes gouvernementales là-bas, soutenues par des mercenaires russes Wagner créé par
le Kremlin, à la poursuite des djihadistes, se sont aventurées plus d’une fois du côté mauritanien.
Présentement, l’adversaire politique le plus dangereux d’abord Abdel Aziz, et Biram Dah Abeid, 60 ans, qui s’est déjà présenté à trois reprises à la présidence. À chaque fois, il perd (mais à chaque élection, il recueille de plus en plus de voix – 9% en 2014, en 2019-19%, en juin 22 %. Il a affirmé à chaque fois qu’il avait été écarté
par un pouvoir qui n’avait jamais reconnu leurs compatriotes noirs comme des citoyens égaux.

Esclavage comme cheval de Bataille

La Mauritanie, dernier pays du monde, n’a interdit l’esclavage qu’en 1981. Cependant, les défenseurs locaux
des droits de l’homme affirment que, malgré cela, cette procédure se poursuit à ce jour, et l’année Dernière, environ 150 000 personnes ont été forcées de travailler en esclavage dans un pays de cinq millions de personnes.
L’esclavage qui existe dans toutes les communautés est officiellement aboli en Mauritanie depuis 1981 et une loi
de septembre 2007 prévoit une peine de cinq à dix ans d’emprisonnement pour les détenteurs d’esclaves.
Cette même loi punit les fonctionnaires et juges ne portant pas assistance aux esclaves ainsi que la complicité d’esclavage et son apologie.

Biram Dah Abeid affirme que, bien que les noirs africains constituent la majorité de la population
du pays, en particulier dans le Sud, à la frontière avec le Mali et le Sénégal, ils sont toujours traités
comme des citoyens de catégorie inférieure et qu’il existe toujours en Mauritanie une division
entre les Beydans privilégiés, les Maures à la peau claire, et les haratins noirs persécutés, descendants d’esclaves.
Des accusations refutées par bon nombre d’observateurs qui rappellent d’une part que tout simplement_comme
à sa sortie du bureau de vote, Biram est jaloux, de son camarade de classe à l’école primaire
de Rosso, Mohamed Ould Bilal; nommé premier ministre pour son intégrité et ses qualités de leadership.

Droits et libertés

D’autre part, le Commissariat aux droits de l’Homme, de l’Action humanitaire et des Relations avec la Société civile a déclaré que la Mauritanie a conservé son classement de niveau 2 sur l’indice de la traite des êtres humains, dans le rapport annuel du Département d’État américain pour la période allant d’avril 2023 à mars 2024.
Dans un point de presse publié jeudi, le Commissariat a indiqué que le classement de la Mauritanie au deuxième niveau de l`indice de la traite des êtres humains, qui constitue une reconnaissance internationale des grands efforts déployés par la Mauritanie pour promouvoir et protéger les droits et libertés et préserver la dignité humaine, est le fruit du climat d`ouverture et de dialogue constructif avec les différents acteurs, qui a été instauré par Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh EL Ghazouani, au cours de son premier mandat, ce qui a donné lieu à des progrès remarquables dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l`homme.

Rapide info avec agences

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