La Libye expulse 177 femmes et enfants nigérians en situation irrégulière
La Libye expulse 177 femmes et enfants nigérians en situation irrégulière
AFP / le 18 mars 2025 à 15h51 via OLJ
Plus de 170 migrants nigérians en situation irrégulière attendent de monter dans des bus depuis les bureaux du département de lutte contre la migration illégale, chargé de coordonner les expulsions des étrangers en situation irrégulière avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), jusqu’à l’aéroport international Mitiga de Tripoli, le 18 mars 2025. Photo AFP / MAHMOUD TURKIA
Les autorités libyennes renvoient mardi dans leur pays 177 femmes et enfants nigérians en situation irrégulière, dans le cadre d’un programme de « retour volontaire », organisé en coordination avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
« Nous allons procéder mardi à l’expulsion de migrants nigérians en situation irrégulière depuis l’aéroport de Mitiga », près de Tripoli, a déclaré à l’AFP le général Mohamad Baredaa, un responsable de l’organe chargé de la lutte contre l’immigration clandestine en Libye.
« Il s’agit exclusivement de femmes accompagnées d’enfants », a-t-il ajouté. Selon des sources de l’OIM, le groupe est composé de 160 femmes et 17 enfants.
Vêtues de survêtements noirs, capuches relevées, les ressortissantes nigérianes et les enfants ont été rassemblés dans la salle d’attente d’un centre de détention à Tripoli avant d’être conduits à l’aéroport en car.
Les départs vont se poursuivre avec un vol mercredi pour « un groupe de ressortissants bangladais depuis l’aéroport de Benina » à Benghazi, dans l’est du pays, et deux vols jeudi depuis Mitiga pour rapatrier des Gambiens et des Maliens, a précisé le général Baredaa.
Passeurs et trafiquants ont profité du climat d’instabilité qui règne en Libye depuis la chute et la mort de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi en 2011 pour développer des réseaux clandestins.
Plus de 700.000 migrants sont présents dans le pays, d’après l’OIM, sur la base de données collectées entre mai et juin.
Les autorités libyennes, elles, assurent que leur nombre est beaucoup plus important.
L’été dernier, Imad Trabelsi, ministre de l’Intérieur du gouvernement basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, avait parlé de « près de 2,5 millions » d’étrangers présents en Libye, dont « 70 à 80% entrés de manière illégale ».
Samedi, il a avancé le nombre d’ »environ 3 millions », avant de parler lundi de « plus de 4 millions de migrants ». Il a reconnu ne pas pouvoir donner de chiffre exact en raison de la difficulté de recenser les migrants.
Avec la Tunisie voisine, la Libye est le principal point de départ en Afrique du Nord pour les migrants d’Afrique subsaharienne cherchant à rejoindre clandestinement l’Europe.
Les ONG alertent régulièrement sur les mauvais traitements dont ils sont victimes dans les pays de transit.
La question des migrants provoque souvent des remous au sein de la population libyenne.
La semaine dernière, les autorités ont dû désamorcer une polémique en démentant des informations circulant sur l’ »installation » de migrants en Libye, à la suite d’une rencontre entre un ministre et la cheffe de l’OIM en Libye, Nicoletta Giordano.
« La Libye ne supportera pas seule le fardeau de l’immigration illégale et ne sera en aucun cas une zone de colonisation », a martelé lundi M. Trabelsi, ajoutant que l’immigration représentait « un défi sécuritaire et économique d’une grande gravité ».