La Libye compte 2,5 millions de migrants sur son sol, selon son ministre de l’Intérieur

La Libye compte 2,5 millions de migrants sur son sol, selon son ministre de l’Intérieur.
Le ministre libyen de l’Intérieur Imad Trabelsi a assuré le 10 juillet 2024 que son pays de 7 millions d’habitants compte sur son sol 2,5 millions de migrants, dont 70 % à 80 % seraient en situation irrégulière.
C’est lors d’une conférence de presse le 10 juillet 2024 que le ministre de l’Intérieur du gouvernement d’Union nationale dirigé par Abdelhamid Dbeibah a évoqué les répercussions de la migration clandestine sur la Libye. Un événement organisé à l’occasion de la préparation d’un Forum international sur la migration en Méditerranée qui aura lieu à Tripoli le 17 juillet.

La Libye compte 7 millions de citoyens, et aussi, selon le ministre, 2,5 millions de migrants, dont 70 % à 80 % seraient en situation irrégulière.

Imad Trabelsi, le ministre de l’Intérieur libyen, a tiré la sonnette d’alarme en réaffirmant qu’une installation définitive de ces migrants en Libye « est inacceptable ». La Libye peine à trouver des solutions au problème de migration, afin de réguler leur présence sur le territoire, a-t-il déclaré. « Cela relève de notre sécurité nationale », a-t-il mis en garde.

Les passeurs et les trafiquants ont profité du climat d’instabilité qui règne en Libye depuis 2011, pour développer leur réseau et acheminer encore plus de migrants vers l’Europe. Car cette migration avait été maitrisée sous l’ancien régime de Mouammar Kadhafi : les migrants subsahariens y venaient plutôt pour travailler, alors qu’actuellement la majorité est en transit.

Depuis les accords passés avec l’Union européenne, qui cherche à endiguer l’arrivée de migrants en partance des côtes libyennes, les garde-côtes du pays interceptent les migrants en mer depuis 2017 et les ramènent en Libye. Ils sont ensuite placés dans des camps de rétention où ils sont victimes de multiples exactions. Une situation dénoncée par les ONG internationales des droits humains.
Des milliers de personnes, surtout des Subsahariens, se retrouvent bloquées en Libye. Des milliers d’autres trouvent également la mort tous les ans en traversant la Méditerranée.

Venant du Tchad, du Soudan, du Niger ou d’Égypte, la Libye est, de fait, une destination majeure pour les migrants cherchant à traverser la Méditerranée pour rejoindre le continent européen. Ce pays en proie à l’insécurité et au chaos continue à maltraiter les migrants qui y subissent des violations flagrantes et généralisées perpétrées à grande échelle, selon l’ONU. Pourtant, l’Union européenne a passé des accords avec ce pays pour intercepter ces migrants, au grand dam des ONG de droits humains qui dénoncent l’hypocrisie européenne.

Selon François Gemenne, chercheur spécialiste de la migration, l’Union européenne, qui sous-traite cette question à la Libye et à la Tunisie, va encore prendre davantage de mesures pour endiguer la migration. « Je pense qu’il faudra surtout en attendre malheureusement des mesures encore plus restrictives en termes de fermetures des frontières, estime-t-il au micro d’Houda Ibrahim. Je pense que la Libye va essayer d’obtenir encore davantage de financements de l’Union européenne pour retenir, en quelque sorte les migrants chez elle. La Libye est en train de jouer un peu sur deux tableaux : d’un côté, elle se plaint d’avoir trop de migrants chez elle, mais d’un autre côté, elle demande de l’argent de l’Union européenne pour les retenir en Libye ».

Une installation définitive de ces migrants en Libye est une chose inacceptable, a prévenu Tripoli, afin de mettre sous pression l’Union européenne.

RFI

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