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la grande machine du “dialogue national” en Mauritanie

la grande machine du “dialogue national” en Mauritanie !

Une mécanique bien huilée où tout est soigneusement orchestré pour donner l’illusion de traiter les vrais problèmes sans jamais y toucher réellement.

Quand il s’agit du passif humanitaire – ces crimes de sang, ces déportations, ces injustices gravées dans la mémoire collective – ils vous diront que tout cela s’inscrit dans une réflexion plus large sur l’unité nationale. Une belle phrase creuse, taillée sur mesure pour éviter d’appeler les choses par leur nom.

Mais surtout, jamais ils ne feront de cette question un sujet central, digne d’un véritable débat télévisé. Pourquoi ? Parce que mettre en lumière ces crimes devant l’opinion publique, c’est risquer de briser l’omerta, d’obliger l’État à rendre des comptes. Ils veulent bien réfléchir, mais surtout pas en public.

Alors, on sort le vieux manuel des techniques d’enfumage :

⁃ Créer des sous-groupes chargés de “réfléchir” à la question, noyée parmi d’autres sujets secondaires.

⁃ Promettre une synthèse globale, qui noiera les questions qui dérangent sous un flot de généralités consensuelles.

⁃ Faire traîner les discussions, jusqu’à ce que l’opinion se lasse ou que l’attention médiatique se dissipe.

Mais le plus important dans tout cela, ce n’est pas le contenu du dialogue, mais la mise en scène. L’objectif réel n’est pas d’avancer vers la justice ou la vérité, mais d’avoir tout le monde sur la photo. Il faut qu ils puissent dire : “ Ils y étaient tous » Voilà leur seule ambition.

Et une fois la grande messe terminée, que restera-t-il ? Une déclaration finale vide de substance, quelques recommandations qui ne verront jamais le jour, et surtout, le maintien du statu quo. La boucle est bouclée, jusqu’à la prochaine farce du “dialogue inclusif”.

Sy Mamadou

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