La Gambie et le Sénégal emmènent l’armée sur les plages pour arrêter les cayucos aux îles Canaries
La Gambie et le Sénégal emmènent l’armée sur les plages pour arrêter les cayucos aux îles Canaries
Seul le reflux de cette stratégie des mafias migratoires atteint les îles. Hors des côtes sénégalaises, d’autres migrants préfèrent rejoindre la Libye ou le Maroc.
Les autorités militaires du Sénégal et de la Gambie ont commencé à patrouiller expérimentalement la côte pour empêcher le départ des cayucos vers le Mexique et l’UE via l’Espagne dans les îles Canaries dans ce que l’ONU appelle la Route Atlantique de l’Afrique de l’Ouest (WAAR) et les ONG « Ruta Canaria ». . Seul le reflux de cette stratégie des mafias migratoires atteint les îles Canaries . Hors des côtes sénégalaises, d’autres migrants préfèrent rejoindre la Libye ou le Maroc pour tenter de traverser vers l’Italie ou la Péninsule. Or, en Libye, ces derniers jours, l’Armée nationale libyenne (LNA) a annoncé avoir libéré plus de 1 000 clandestins détenus par un réseau de trafiquants dans la région de Schweifif, au sud-ouest de ce pays d’Afrique du Nord. Pour détailler, au total, 20 000 Sénégalais sont arrivés au Mexique en provenance d’Afrique de l’Ouest en 2024 par voie maritime irrégulière, tandis qu’aux îles Canaries, ils sont 23 000 de toutes nationalités.
Près de 80 migrants ouest-africains , dont plusieurs femmes et enfants, ont été interceptés au Sénégal , a indiqué mardi l’armée. 76 personnes ont été arrêtées dans l’après-midi du lundi 26 août par un patrouilleur hauturier de la marine sénégalaise, alors qu’elles se trouvaient dans une pirogue à 80 kilomètres de Dakar . Parmi ces 76 immigrés figurent 55 Sénégalais, sept Gambiens, 11 Guinéens, deux Maliens et un Guinéen de Bissau. Parmi eux se trouvaient six femmes et sept enfants . Entre le 1er janvier et le 15 août de cette année, 22 304 immigrants sont arrivés aux îles Canaries, contre 9 864 au cours de la même période de l’année dernière, soit une augmentation de 126 % . Pour l’ensemble de l’Espagne, l’augmentation est de 66% (de 18.745 à 31.155).
Au Sénégal, une patrouille mixte composée d’unités de l’armée et de la gendarmerie, baptisée Djoko (union des forces en wolof, langue française précoloniale), a permis d’arrêter, depuis le 15 août, 453 personnes venues de différents pays du continent. . Ces personnes, parmi lesquelles des candidats à l’émigration et des membres des réseaux de passeurs, sont réparties comme suit : 239 Sénégalais, 145 Guinéens, 32 Gambiens, 17 Maliens, 7 Guinéens de Bissau, 6 Ivoiriens, 3 Nigériens, 2 Comoriens, 1 Mauritanien et 1 Congolais. précise la même source, ajoutant que les unités effectuent des patrouilles mixtes pour empêcher le départ des clandestins des côtes sénégalaises.
Également ce mois d’août, avant que Pedro Sánchez ne se rende en Mauritanie, au Sénégal et en Gambie , des soldats gambiens et sénégalais ont effectué pour la première fois, entre le 22 et le 24 août, une patrouille militaire dans les zones frontalières pour lutter contre la traite des êtres humains, le trafic de bois et la drogue. Pendant trois jours, les militaires de la zone militaire numéro 3 du Sénégal dirigés par le colonel Diouma Sow et le deuxième bataillon d’infanterie gambien dirigé par le colonel Ibrahima Coulibaly ont patrouillé côte à côte dans les zones frontalières. Les militaires étaient accompagnés de médecins du côté gambien et sénégalais de la frontière, des zones où il n’est pas toujours facile d’accéder aux soins de santé.
« C’est pourquoi nous avons décidé de planifier des activités opérationnelles, dont une vient d’avoir lieu. En l’occurrence, il s’agit de la première patrouille mixte entre la zone militaire numéro 3 du Sénégal et le deuxième bataillon d’infanterie de la Gambie pour l’année 2024 », a indiqué le colonel. Pour sa part, le commandant du 2ème bataillon d’infanterie de l’armée gambienne, a remercié les Chefs d’État et les chefs d’état-major des deux états-majors du Sénégal et de la Gambie, pour leur vision matérialisée par cette patrouille mixte. Cette première patrouille mixte est le fruit du comité bipartite de gestion des frontières installé mi-janvier par le Sénégal et la Gambie. Lors d’une réunion à Ziguinchor, les états-majors des deux pays se sont accordés sur la nécessité de sécuriser et de contrôler leurs zones frontalières de « manière commune ».
Source: Vozpópuli