La démocratie en déclin : la Mauritanie classée parmi les régimes autoritaires

La démocratie en déclin : la Mauritanie classée parmi les régimes autoritaires

La démocratie traverse une période de turbulence à l’échelle mondiale. Selon le dernier indice de démocratie publié par The Economist, seulement 45 % de la population mondiale vivait sous un régime démocratique en 2024. Parallèlement, 39 % des citoyens étaient sous des régimes autoritaires et 15 % sous des systèmes hybrides, qui mêlent des éléments démocratiques et autoritaires. Dans ce contexte, la Mauritanie a été rétrogradée dans la catégorie des régimes autoritaires, principalement en raison d’un faible taux de participation aux élections de juin 2024 et d’une détérioration de son score en matière de corruption.

Un recul démocratique marqué en Mauritanie

Le faible taux de participation aux élections de juin 2024 a été un signal alarmant sur l’état de la démocratie en Mauritanie. Cette désaffection des citoyens pour le processus électoral traduit un manque de confiance dans les institutions et une lassitude face à un système politique jugé peu inclusif.

Par ailleurs, la hausse de la corruption a également pesé sur cette dégradation. L’incapacité des autorités à réduire ce phénomène renforce la perception d’une gouvernance opaque et d’un déficit de transparence. Dans ce climat, les libertés publiques et l’indépendance de la presse sont mises à rude épreuve, contribuant à affaiblir encore davantage la démocratie.

Un contexte mondial troublé

La Mauritanie n’est pas un cas isolé. L’étude révèle que seulement 25 pays sont classés comme « démocraties à part entière », tandis que 46 entrent dans la catégorie des « démocraties imparfaites ». L’Argentine, par exemple, reste à la 54e place de cette dernière catégorie avec un score de 6,51.

Les pays les mieux classés restent dominés par des nations européennes, avec la Norvège, la Nouvelle-Zélande et la Suède en tête. En revanche, à l’autre extrémité du classement, l’Afghanistan, le Myanmar et la Corée du Nord ferment la marche, confirmant la présence persistante de régimes oppressifs dans plusieurs régions du monde.

Le Bangladesh a enregistré la plus forte chute dans l’indice 2024, perdant 1,44 point et 25 places dans le classement, en raison d’élections frauduleuses et d’une instabilité politique grandissante. La Tunisie, autrefois un modèle de démocratie dans le monde arabe, a également connu un net recul, tandis que d’autres baisses significatives ont été observées au Koweït, en Géorgie, au Qatar, en Roumanie, au Pakistan et en Guinée-Bissau.

Les enjeux pour la Mauritanie

Face à cette situation, la Mauritanie doit redoubler d’efforts pour restaurer la confiance dans son processus démocratique. Cela passe par une plus grande transparence électorale, une lutte renforcée contre la corruption et un renforcement des libertés publiques. Le développement de la société civile et la promotion d’un dialogue inclusif entre les différentes forces politiques pourraient également contribuer à inverser cette tendance.

En définitive, alors que la démocratie semble en recul dans plusieurs régions du monde, la Mauritanie a l’opportunité de réorienter son modèle politique pour éviter une dérive autoritaire plus prononcée. Le défi est de taille, mais il en va de la stabilité et du développement futur du pays.

Rapide info avec agences