La crise diplomatique entre Tunis et Rabat au sujet du Sahara occidental ne faiblit pas
La crise diplomatique entre Tunis et Rabat au sujet du Sahara occidental ne faiblit pas
Les deux pays ont rappelé leur ambassadeur respectif après l’accueil par le président tunisien du chef du Front Polisario, « acte grave et inédit » selon le Maroc.
Le Monde Par Lilia Blaise(Tunis, correspondance)
Publié aujourd’hui à 09h55, mis à jour à 09h57 dans Monde Afrique
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La tension ne retombe pas entre la Tunisie et le Maroc. Après avoir rappelé son ambassadeur à Tunis et annulé sa participation à la huitième Conférence internationale de Tokyo pour le développement en Afrique (Ticad 8) qui se tenait dans la capitale tunisienne les 27 et 28 août, Rabat a fait savoir, par le biais de ses fédérations sportives, que l’équipe marocaine ne participera pas au championnat nord-africain de karaté organisé à Tunis en septembre. En Tunisie, où les autorités ont à leur tour rappelé leur ambassadeur en poste à Rabat, le syndicat des journalistes a dénoncé « une campagne de dénigrement » après les vives critiques émises par la presse marocaine.
Le royaume chérifien est furieux de l’accueil réservé par le président tunisien, Kaïs Saïed, au chef du Front Polisario, Brahim Ghali, président de l’autoproclamée République arabe sahraouie démocratique (RASD), venu assister au sommet Japon-Afrique.
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Ancienne colonie espagnole, aujourd’hui considérée comme « territoire non autonome » par l’Organisation des Nations unies, le Sahara occidental fait l’objet d’un conflit entre le Maroc, qui revendique la souveraineté de ce territoire qu’il contrôle à 80 %, et les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie. Dans un communiqué, le ministère marocain des affaires étrangères a qualifié la réception de Brahim Ghali d’« acte grave et inédit » qui nuit aux relations entre la Tunisie et le Maroc.
Historiquement, la Tunisie s’est toujours tenue à l’écart du différend au sujet du Sahara occidental, refusant de se ranger du côté de l’un ou l’autre de ses voisins, Maroc ou Algérie. Une position de neutralité réitérée dans un communiqué du ministère des affaires étrangères tunisien : Tunis assure avoir « maintenu sa totale neutralité sur la question du Sahara occidental dans le respect de la légitimité internationale », prônant une « solution pacifique et acceptable par tous ».
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