La corruption en Mauritanie, en tant que fléau systémique.

Corruption en Mauritanie
Représente un défi colossal qui affecte non seulement le fonctionnement des institutions mais aussi le tissu social et économique du pays. Elle se manifeste de manière omniprésente, infiltrant les sphères politiques, administratives et économiques, ce qui rend sa lutte particulièrement complexe.

Racines et dimensions

La corruption en Mauritanie est ancrée dans un système où les réseaux d’influence et le clientélisme dictent souvent les règles du jeu. Cette « culture » de la corruption s’est développée dans un contexte où les institutions sont parfois fragiles, manquant d’indépendance et de moyens suffisants pour assurer une gouvernance transparente. L’appropriation des ressources publiques par des élites politiques ou économiques, au détriment de l’intérêt général, perpétue les inégalités et crée un cercle vicieux où méfiance, favoritisme et abus de pouvoir deviennent la norme.

Conséquences graves

Frein au développement économique : La corruption fausse la concurrence, décourage les investisseurs nationaux et étrangers, et entrave l’émergence d’un marché transparent. Elle ralentit l’octroi des licences et marchés publics, souvent attribués sur la base de relations privilégiées plutôt que de critères objectifs.

Injustice sociale : Les citoyens les plus vulnérables sont les premières victimes, privés d’accès équitable aux services publics, à la justice et aux opportunités économiques. Cela renforce la fracture sociale et contribue à un sentiment généralisé d’injustice.

Affaiblissement des institutions : La collusion entre pouvoirs publics et intérêts privés mine la confiance dans les institutions, et freine les réformes nécessaires à la consolidation démocratique.

Mon avis sur ce fléau

Ce fléau ne pourra être combattu efficacement qu’à travers une approche multidimensionnelle et un engagement politique sincère. La simple augmentation des contrôles et sanctions ne suffira pas. Il faut d’abord renforcer l’indépendance et la capacité des organes de contrôle, sensibiliser la société civile, promouvoir l’éthique et la transparence, et surtout instaurer une véritable culture de responsabilité.
La transformation passe aussi par une réforme profonde des pratiques politiques, la déconcentration du pouvoir et la lutte contre les réseaux clientélistes. Enfin, la participation active des citoyens, via notamment les médias et les organisations non gouvernementales, est cruciale pour dénoncer les abus et réclamer des comptes.

Bref, la corruption en Mauritanie n’est pas un simple phénomène passager, mais un système à déconstruire pour bâtir un avenir plus juste et prospère. Cela nécessite courage, volonté politique, et la mobilisation de tous les acteurs de la société.
Abdoulaziz DEME
Le 25 Août 2025