La Commission africaine des droits de l’Homme appelée à protéger les sahraouis dans les territoires occupés

La Commission africaine des droits de l’Homme appelée à protéger les sahraouis dans les territoires occupés

Chahid El Hafedh (camps de réfugiés sahraouis), 21 avr 2021 (SPS) Le président de la Commission nationale sahraouie des droits de l’Homme (CONASADH), Abba Al Haissan a appelé, mercredi, la commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADPH) à protéger les sahraouis sous l’occupation marocaine et l’a interpelé quant à l’urgence de se rendre dans les territoires occupés de la RASD pour enquêter sur les violations à l’encontre du peuple sahraoui.

S’exprimant lors des travaux de la soixante-huitième session de la Commission africaine des droits de l’Homme qui examine, depuis le 15 avril dernier, la situation des droits en Afrique, le président de la CONASADH, M. Abba Al-Hassain, a attiré l’attention des membres de la CADPH et l’ensemble des participants (représentants des Etats et gouvernements de l’Union africaine, représentants des institutions nationales, de la société civile et des organisations internationales), sur les derniers développements liés à la question sahraouie.

M.Hassain, a alerté, en outre, sur « la gravité de la situation des droits de l’Homme et humanitaire qui prévaut actuellement dans les zones occupées de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), à la lumière de l’escalade des violations, crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par l’Etat d’occupation marocain après la violation flagrante du cessez-le-feu et son agression militaire contre le peuple sahraoui le 13 novembre 2020 ».

Il a mis en garde contre les agissements auxquels se livrent « les forces répressives marocaines (torture, arrestations, sièges, procès inéquitables et toutes formes de harcèlement et la politique de vengeance systématique et continuelle) à l’encontre des défenseurs des droits humains sahraouis, les professionnels des médias et les militants défendant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance ».

Le chef de la CONASADH a renouvelé lors de son intervention la demande de démantèlement du mur de séparation établi par l’Etat marocain et qui divise le peuple et le territoire du Sahara Occidental. La construction de ce mur qui s’étend sur plus de 2700 km, avec « l’implantation des millions de mines, y compris antipersonnel », constitue, pour ce dernier, « un crime contre l’humanité », du fait leur interdiction au niveau international et en raison des effets graves sur les humains, les animaux et l’environnement.

M.Abba El-Hassain a rappelé à la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, a approuvé, le 18 mars 2021, une déclaration finale à la 984e réunion sur la question du Sahara occidental en tant que question nécessitant une décolonisation, et a noté que cette déclaration (décision) soulevait la question des droits de l’Homme et du pillage systématique des richesses sahraouies par le Maroc.

Cela, dénote l’ « intérêt africain qui va dans la bonne direction, et cela aidera certainement l’importance d’une recherche sérieuse et responsable d’une solution juste et définitive qui respecte les dispositions de l’article 4 de l’Acte constitutif de l’Union africaine ».

Il a ajouté que la CONASADH s’est félicité de l’appel du Conseil africain de paix et de sécurité à effectuer une visite de terrain dans la région dès que possible pour obtenir des informations sur la situation compte tenu en particulier de la situation actuelle dans laquelle les civils sahraouis vivent sous occupation marocaine après le retour de la guerre.

Le chef de la CONASADH a ajouté dans son intervention qu' »il était temps pour la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples de se rendre dans les territoires occupés de la RASD dans la mise en œuvre des décisions pertinentes de l’UA et pour enquêter sur les violations contre le peuple sahraoui dans cette dernière colonie d’Afrique, que la commission n’a jamais visitée malgré tous les appels qui lui sont adressés ».

A ce titre, il a considéré que « la suppression de la tâche de suivi et l’établissement de rapports sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental par les mécanismes africains, a conduit l’Etat marocain à continuer de violer les droits de l’Homme et des peuples dans un pays africain occupé par un pays africain en violation flagrante de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et l’Acte constitutif de l’Union africaine ».

Enfin, M. Abba Al-Hassain a déclaré que la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, qui a « une responsabilité particulière envers le peuple sahraoui, y compris la protection et la préservation de ses ressources naturelles, ne devrait ménager aucun effort pour assurer que la justice et l’équité conformément à la légalité internationale ». (SPS)

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