Je suis en colère ! | Par Abdelaziz DEME
Je suis en colère ! | Par Abdelaziz DEME
Ce groupe de patriotes unis qui doit être pour moi un groupe de propositions et de réflexions politiques est né d’une bonne volonté de Mauritaniens patriotes de toutes composantes confondues !
Je suis en colère, de voir, depuis 60 ans, et voir même plus les mêmes hommes et femmes politiques qui ont tous, peu ou prou, eu le pouvoir, sans jamais finaliser les réformes structurelles profondes que demanderait une vraie politique de changement dans notre pays.
Il semble que cela ne choque personne que ces responsables, à part de rares cas, ne tirent jamais les conséquences de leurs échecs en se « retirant de la vie politique » ; moi ça m’horripile. A leur place, la plupart des honnêtes gens auraient déjà pris leur retraite et émigré en Patagonie ou ailleurs » en laissant leur place à d’autres générations d’hommes et de femmes politiques propres ont trompés de chemin, et en avouant publiquement trop embourbés dans des considérations contradictoires, pour les problèmes à résoudre.
Mais eux, non, ils continuent inlassablement à nous promettre des lendemains meilleurs, à éditer des balivernes et d’analyses et de promesses qu’ils ne tiendront jamais, à discutailler sur les raisons de ce qui va mal ; sans jamais douter, sans jamais se demander si, au fond, ce ne sont pas eux le problème insoluble qui empêche tout changement en Mauritanie…
Désespoir, que je partage avec bien des amis dans ce groupe et avec certains citoyens mauritaniens de la diaspora ou en Mauritanie qui ne voient aucune lumière s’allumer, même dans un futur lointain, qui guiderait notre société vers plus d’humanité, plus de partage, plus de démocratie, plus de liberté, plus de fraternité, plus d’égalité, plus de paix et de cohésion sociale…
Nous avons abdiqué devant les tenants du tout.
D’ailleurs, nous avons signé des accords internationaux qui nous lient, nous et nos descendants, pour faire de la Mauritanie un pays prospère et développé un grand marché sous régional fondé sur la libre concurrence. Sauf que tout indique que cette Mauritanie qu’on nous propose (déjà en route depuis 40 ans voir 60 ans et présenté comme inéluctable), sera celui de la concurrence des misères à l’échelle nationale. Dans 20 ou 30 ans, qu’est-ce qui restera de nos idéaux, qu’est-ce qui survivra d’un projet de société plus juste et prospère ? Serons-nous fiers de ce que nous laisserons à nos enfants ?
Il ne restera plus que des gabegistes et riches hommes d’affaires, quelques intermédiaires au service des riches et beaucoup de pauvres Mauritaniens qui cherchent à survivre dans cette jungle de pauvreté les protections sociales auront été abandonnées, il ne restera plus que la charité et le chacun pour soi… Le modèle européen ou américain à l’échelle planétaire mais pas modelé le Mauritanien le partage des ressources que Allah swt a doter notre pays.
Je ne veux pas de ce monde-là et, même si j’ai renoncé à changer les gens contre leur volonté, en leur imposant des idéaux progressistes, je sais qu’il est possible d’inverser le cours des choses… D’empêcher que le transfert des misères continue son inexorable progression dans notre pays si riche avec ces immensités de ressources halieutiques, pétrolières et minières et, pendant que certains continuent à toujours plus s’empiffrer sur les malheurs des concitoyens. Ceci ne se résoudra pas magiquement, mais en prenant les décisions que nos politiques n’osent même plus évoquer, tant ils sont embourbés dans leurs considérations a se renvoyer la balle, tant ils évitent les confrontations douloureuses, et pourtant indispensables, pour que les problèmes trouvent vraiment leurs solutions.
Chers Amis nous avons peut-être plus beaucoup de temps à perdre et c’est pour cela, que nous essayions de transmettre à d’autres le fruit de nos réflexions et de nos expériences dans ce groupe et de sensibiliser nos politiques et nos gouvernements. Pas des blablas idéologiques, seulement des constats et des mesures concrètes pour aider à réformer et revitaliser de fond en comble notre société en lambeaux depuis plusieurs décennies !
Je suis désolé pour ceux qui s’attendraient à de beaux discours idéologiques et pour ceux qui auront le sentiment de ne pas comprendre ou de se perdre dans la technicité des propositions. Mais faire de la politique pour changer, c’est avant tout prendre des décisions de gestion en modifiant des lois. Si on ne va pas dans le détail de ce qui doit être changé, alors en réalité, au-delà des discours, c’est qu’on a rien à proposer.
Si on ne va pas dans le détail de ce qui doit être changé, alors en réalité, au-delà des discours, c’est qu’on a rien à à proposer. Pour ce qui concerne leurs déclarations d’intentions… Mais là où je suis moi-même désolé, c’est qu’aucun ne dise jamais concrètement comment il va faire pour arriver à réaliser ce qu’il promet…
D’abord, tentative discrète par l’intermédiaire de publication sur les réseaux sociaux sans que cela ne recueille pas un franc succès ; puis de lettres à nos députés, faut-il le préciser restées sans réponses ; nous sommes décidés à proposer des débats, dans l’espoir qu’il suscite réflexions et surtout actions. Depuis 40 ans, plutôt qu’un illustre inconnu, fut-il porteur de débats et de solutions que personne, dans la classe politique, n’ose même plus évoquer…
C’est dommage que l’idéal ait aveuglé à ce point nos « penseurs » ; la prémisse de l’homme « bon » est une foutaise. De même, celui de dirigeants éclairés qui pourraient préserver leur intégrité, leur humanité et leur intelligence en exerçant le pouvoir, un vœu pieux…
Il est probable que si le présupposé politique et idéologique avait été que l’homme, même avec de beaux idéaux, est foncièrement un mauvais avec ses semblables, qui pense avant tout à préserver ses intérêts personnels acquis et à en conquérir de nouveaux, avant tout pour lui-même et son clan, sa tribu et c’est proche et pour ces proches l’histoire aurait tourné autrement.
J’espère, avoir apporté une contribution pour démontrer que rien n’est inéluctable et que des solutions existent, il suffit juste à une bonne volonté politique.
Que Dieu bénisse la Mauritanie
Abdelaziz DEME
Paris le 04 février 2023