Intervention de S.E. Moussa Faki Mahamat Président de la Commission de l’Union Africaine au Sommet du Futur
Intervention de S.E. Moussa Faki Mahamat Président de la Commission de l’Union Africaine au Sommet du Futur
Excellences chefs d’État et de gouvernement,
Excellence Philémon Yang, Président de l’Assemblée générale des nations unies,
Excellence Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies,
Excellences Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de saluer Monsieur le Secrétaire général, Antonio Guterres, pour son engagement sans faille pour surmonter les défis globaux, chaque jour plus complexes et plus menaçants de l’existence des humains et de tous les êtres vivants.
Le Sommet du Futur – nous y sommes – conçu et organisé sous votre haute impulsion, cher Antonio, peut revendiquer le grand mérite d’avoir donné une image complète des enjeux. Il complète le tableau par l’énoncé de la solution optimale pour surmonter avec succès nos handicaps. Cette solution, c’est l’adhésion de tous les États membres des Nations unies aux principes d’un multilatéralisme de solidarité, non d’hostilité, de respect non de mépris, de paix, non de guerre, de partage, non d’exclusion, de liberté non d’asservissement, d’égalité non de suprématisme.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Visiblement en net déclin depuis un certain temps, le multilatéralisme, en s’éclipsant sous l’effet de l’unilatéralisme, a entraîné corrélativement un retour en force de la politique de puissance.
Nous saluons Le Pacte du Futur puisqu’il articule son déploiement sur le rejet d’une telle approche. Il entend renouveler et renforcer la confiance des États dans le multilatéralisme.
Cette position a été constamment défendue par l’Union africaine. Aussi trouve-t-elle son intérêt à adhérer pleinement aux cinq axes du Pacte. En effet, les 60 actions préconisées par le Pacte et les Cinq objectifs poursuivis par le Global Digital Compact recoupent les sept aspirations de l’Agenda 2063. Pour chacun de ces domaines, l’Union africaine a élaboré des stratégies traduites ensuite en plans d’action bien que leur mise en œuvre soit fortement handicapée par la rareté des financements et les déficiences de gouvernance, qu’il ne sert à rien de cacher. Il s’agit donc des problématiques qui nous sont familières en Afrique même si l’Asie et l’Amérique latine se trouvent à certains égards, dans les mêmes conditions de précarité que les peuples africains.
L’Union africaine se félicite de la philosophie du Pacte qui cherche à prendre en compte les spécificités des pays en développement, les États insulaires, les États sans façade maritime et les PMA dont la plupart sont situés en Afrique.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Si l’Union africaine se réjouit de cette approche holistique qui embrasse, dans une réflexion panoramique la totalité des défis, actuels et à venir, il n’en reste pas moins qu’elle s’interroge profondément sur les moyens de mise en œuvre de toutes ces actions. Bien de promesses ont été faites même si la concrétisation mérite d’être renforcée.
Vivement que cette fois-ci les nantis tiennent leurs engagements et que l’Afrique et les autres parties du monde puisent en elles -mêmes les ressources d’intelligence, de motivation, de volonté et de solidarité nécessaires à son émergence salvatrice. La sauvegarde d’un environnement propice et des conditions de succès de la révolution numérique sont désormais les meilleures clefs du futur. L’hymne aujourd’hui chanté par des centaines de millions de jeunes africains de deux sexes, nous transmet avec forte résonance un tel message de renaissance.
Le prochain G20 où l’Afrique sera représentée conjointement par l’Union africaine et la République d’Afrique du Sud, fait face ici à une exigence simple mais décisive : traduire dans les faits les préconisations du Sommet et se mettre en harmonie avec l’espérance d’une jeunesse à l’assaut du futur.
Je vous remercie pour votre bienveillante attention.