Après la loi d’interdiction des partis politiques opposants, Etat d’exception en Mauritanie

Après la loi d’interdiction des partis politiques opposants, Etat d’exception en Mauritanie
Nouakchott, 23 juin 2025
Au retour d’une tournée internationale qui l’a mené aux États-Unis et en Europe, le président
de l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA-Mauritanie), M. Biram
Dah Abeid, a été reçu, le mercredi 11 juin 2025 à Nouakchott, par un dispositif sécuritaire
massif, lequel compromettra les rassemblements prévus à l’initiative d’une foule de partisans
enthousiastes.
Des dizaines de véhicules de police et de gendarmerie ont été déployés, bloquant les
principaux accès à l'aéroport international de Nouakchott Oumtounsy, en particulier le
périmètre d’accueil du leader anti-esclavagiste. Le déploiement trahit une réaction
disproportionnée et la preuve d’une fébrilité injustifiée au sommet de l’État.
La dissuasion a eu pour effet de priver, l’IRA et la grande famille des démocrates, de la
faculté de réserver, à leur président, la liesse festive qu’ils avaient planifiée. Or, malgré
l’intimidation martiale, il est fait état d’incidents résultant d’un abus de la contrainte publique.
Des militants ont été violemment dispersés, plusieurs d’entre eux blessés et des véhicules
saisis.
Les procédures habituelles de préavis quant à l’itinéraire et en fonction de la durée de la
manifestation avaient été respectées et le parcours décliné, dès l’avant-veille. Cependant – il y
a lieu de le noter – la sévérité de la réaction officielle envers le camp de l’Opposition anti-
système correspond aux réflexes grégaires de l’ensemble des fonctionnaires et agents de
l’Etat, dès qu’il s’agit de brider l’élan des défenseurs de la dignité et de l’intégrité des gens, y compris les étrangers, résidents ou migrants en transit irrégulier.
Le député de l’Opposition Biram Dah Abeid devait arriver à son domicile après minuit ; il ne
peut y arriver que le lendemain, aux premières heures de la matinée. Son convoi fut retardé
au fil des blocages sécuritaires sur le trajet.
A ce jour, ni le gouvernement mauritanien ni les services de sécurité n’ont communiqué les
motifs de l’empêchement ni expliqué les incidents de la soirée, depuis l’atterrissage du vol en
provenance de Dakar.
La tournée du président Biram Dah Abeid en Occident avait été marquée par des rencontres
de haut niveau et des discours de mobilisation auprès de la diaspora. Il a plaidé la fin de
l’esclavage, du racisme, du sexisme, de même que la promotion des droits de l’individu, en
Mauritanie. Les succès diplomatiques engrangés lors du voyage produisent un écho
considérable parmi les militants sympathisants de la lutte. Tous espéraient célébrer une
avancée majeure de la cause et un stade qualitatif de sa notoriété.

L’IRA et ses alliés condamnent fermement les procédés dilatoires d’un pouvoir prétendument
disposé au dialogue. En réalité, il ne cesse d’étouffer les voix discordantes, au prétexte de
garantir l’ordre et la sûreté des personnes et des biens, face à un adversaire pourtant sans
armes et résolument ancré dans la non-violence.
L’IRA et ses partenaires dans le combat réitèrent leur disponibilité ontologique à discuter,
renouer la confiance et parvenir, avec le pouvoir, la société civile et les partis, à l’adoption de règles d’impartialité sans quoi la quête de la paix sociale devient utopie et source de désordre.

La commission de communication