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Inégalités | Sécheresse : les femmes et les petites filles sont les premières victimes du manque d’eau dans le monde

Inégalités | Sécheresse : les femmes et les petites filles sont les premières victimes du manque d’eau dans le monde.
L’Unesco estime que 2,2 milliards de personnes n’ont pas accès à une eau potable sûre, selon son rapport annuel publié ce vendredi 22 mars, qui prône une meilleure coopération internationale pour réduire ces inégalités.
Il est «indispensable» d’assurer à l’ensemble des pays de la planète «un approvisionnement en eau sûr et équitable». Dans son rapport annuel sur l’eau publié ce vendredi 22 mars, l’Unesco dresse un constat alarmant sur le partage de la ressource en or bleu : les femmes et les petites filles sont les premières à souffrir de la sécheresse.

Ce sont elles, qui, en zones pauvres et rurales, sont chargées de la collecte de l’eau, facteur d’abandon scolaire, accentuant leur vulnérabilité. Une meilleure coopération internationale en matière d’accès à l’eau douce jouerait donc un rôle non négligeable dans l’amélioration de leur quotidien, estime l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture.

Plus largement, «sans accès à une eau propre, les gens sont exposés à des maladies qui les empêchent d’aller à l’école, d’aller travailler, d’être productifs. Là, le lien est assez clair», affirme Richard Connor, rédacteur en chef du rapport. «Sans eau, on n’a pas de sécurité élémentaire, de production agricole, d’industrie», ajoute-t-il. Dans le monde, 2,2 milliards de personnes n’ont pas accès à une eau potable sûre et 3,5 milliards sont privés de services d’assainissement sûrs.

Une problématique qui touche particulièrement les pays en développement, où jusqu’à 80 % des emplois – concentrés dans l’agriculture et les industries gourmandes en or bleu – sont liés à l’eau. La pression exercée sur cette précieuse ressource, exacerbée par la crise climatique et la pollution des systèmes d’eau douce de la planète, constitue une source importante de conflits. En Asie centrale, les tensions territoriales d’accès à l’eau entre le Kirghizistan et le Tadjikistan ont fait des dizaines de morts cette année.

L’eau peut même devenir une arme contre un adversaire en temps de guerre. Après l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre, le gouvernement israélien a annoncé qu’il allait mettre la bande de Gaza sous état de siège, notamment en stoppant l’afflux de cette ressource, l’enclave palestinienne dépendant de l’Etat hébreu pour la majeure partie de son approvisionnement en eau.

L’exemple encourageant du fleuve Sénégal
«Les inégalités dans la répartition des ressources en eau, dans l’accès aux services d’approvisionnement et d’assainissement» sont sources de tensions, qui peuvent elles-mêmes «exacerber l’insécurité hydrique», alerte le rapport de l’Unesco. Un cercle vicieux. En France aussi, les sécheresses sont à l’origine de «guerres de l’eau». Les auteurs considèrent ainsi que les stratégies de partage des ressources en eau sont bien souvent négligées par les Etats du monde entier. Sur les 153 pays partageant des cours d’eau, lacs ou eaux souterraines, «seuls 31 ont conclu des accords de coopération pour au moins 90 % de la superficie de leurs bassins transfrontaliers», souligne le rapport.

Pourtant, lorsque de tels plans de partage sont mis en place, cela fonctionne. La preuve avec la création de l’Organisation de la mise en valeur du fleuve Sénégal, créée par le Mali, la Mauritanie et le Sénégal pour «promouvoir la gestion conjointe des ressources en eau partagées dans un contexte de sécheresse» qui, selon l’ONU, «a permis le dialogue entre la Mauritanie et le Sénégal à un moment où ces deux pays étaient en conflit». Le Président du Fonds international de développement agricole de l’ONU, Alvaro Lario, se veut optimiste : «L’eau, lorsqu’elle est gérée de manière durable et équitable, peut être une source de paix et de prospérité».

Source: Liberation.fr

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