Impact des événements politiques et économiques sur la population locale entre Dakar et Nouakchott : défis, efforts et solutions
Impact des événements politiques et économiques sur la population locale entre Dakar et Nouakchott : défis, efforts et solutions
Introduction
Les capitales de deux pays voisins, Dakar (Sénégal) et Nouakchott (Mauritanie), sont des centres dynamiques de la vie politique et économique dans la région de l’Afrique de l’Ouest. Cependant, ces villes, malgré leurs atouts, subissent les effets des événements politiques et économiques qui influent directement sur la vie de leurs populations locales. Chômage, pauvreté, accès aux services de base, et autres enjeux liés au développement sont au cœur des préoccupations de ces sociétés. Cet article met en lumière l’impact de ces événements, les efforts consentis par les gouvernements et les organisations locales, ainsi que les solutions possibles pour surmonter ces défis.
L’impact des événements politiques et économiques
Les événements politiques et économiques sont souvent des moteurs puissants du changement dans les sociétés de Dakar et Nouakchott. Au Sénégal, par exemple, les élections présidentielles et les tensions politiques récurrentes peuvent provoquer une instabilité qui impacte directement la confiance des investisseurs, et par extension, l’économie locale. L’instabilité politique peut également alimenter des conflits sociaux qui affectent la sécurité des habitants et limitent l’accès aux opportunités économiques.
À Nouakchott, la Mauritanie fait face à des défis similaires, bien qu’à une échelle différente. Les politiques de développement économique, souvent influencées par les fluctuations des prix des matières premières (notamment le pétrole et le minerai de fer), ont des répercussions directes sur l’économie locale. Le manque de diversification économique et les tensions liées à la gestion des ressources naturelles exacerbent les inégalités sociales et provoquent des vagues de pauvreté parmi les populations vulnérables, notamment dans les zones rurales.
Le chômage et la pauvreté : des problèmes persistants
Le chômage reste un problème majeur dans ces deux villes, particulièrement parmi les jeunes. Au Sénégal, le taux de chômage est d’environ 15% selon les dernières données de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), et ce taux est encore plus élevé chez les jeunes diplômés, où il atteint près de 40%. Le secteur informel, qui représente environ 80% de l’emploi au Sénégal, ne parvient pas à absorber la croissance démographique et l’explosion du nombre de jeunes sur le marché du travail.
En Mauritanie, le taux de chômage global est estimé à 10,4% (Banque Mondiale, 2023), mais il est bien plus élevé chez les jeunes, où il avoisine 30%. Le chômage touche particulièrement les jeunes diplômés, et la croissance du secteur privé n’est pas suffisante pour répondre à la demande d’emplois stables. En outre, la Mauritanie connaît un taux de pauvreté de 31,1% (World Bank, 2022), ce qui reflète la difficulté d’une large portion de la population à accéder à des conditions de vie décentes.
Accès aux services de base : un enjeu majeur
L’accès aux services de base, notamment à l’éducation, à la santé, à l’eau potable et à l’électricité, reste un défi important dans ces deux villes. À Dakar, la demande pour des services de qualité dépasse largement l’offre disponible. Selon le dernier rapport du PNUD, près de 25% de la population sénégalaise vit encore sans accès à l’électricité dans les zones rurales, et l’accès à l’eau potable reste une question complexe dans certaines périphéries urbaines.
À Nouakchott, bien que des progrès aient été réalisés, des défis similaires persistent. Environ 35% de la population urbaine n’a pas accès à une source d’eau potable améliorée, selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En matière d’assainissement, la situation est également préoccupante, avec environ 60% de la population de Nouakchott vivant dans des conditions d’assainissement précaires.
En ce qui concerne la santé, bien que le Sénégal ait fait d’énormes progrès dans l’amélioration des infrastructures de santé, 40% des Sénégalais n’ont toujours pas accès à des soins de santé adéquats (selon le PNUD). En Mauritanie, 28% de la population vit à plus de 5 km d’un centre de santé, ce qui limite l’accès aux soins de base.
Les efforts consentis pour relever les défis
Face à ces défis, des efforts sont déployés par les gouvernements, les organisations internationales et la société civile pour améliorer la situation. Au Sénégal, des réformes économiques ont été mises en place pour stimuler la croissance, avec un accent particulier sur les investissements dans les infrastructures et l’éducation. Le gouvernement sénégalais a également initié des politiques pour favoriser l’emploi des jeunes et réduire la pauvreté, telles que le Programme d’Emploi Jeune, qui cible la création d’emplois dans les secteurs porteurs de croissance. Ce programme a permis de créer environ 30 000 emplois en 2023.
En Mauritanie, le gouvernement a lancé des projets visant à diversifier l’économie, réduire la dépendance aux ressources naturelles et promouvoir l’agriculture durable. Le Plan National de Développement Durable 2021-2030 prévoit des investissements dans l’infrastructure routière, l’énergie et l’accès à l’eau potable. Des initiatives ont aussi été prises pour renforcer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement à travers le Programme National d’Accès à l’Eau Potable et d’Assainissement, qui a permis de fournir de l’eau potable à environ 300 000 habitants en 2022.
En outre, des ONG et des initiatives communautaires contribuent à l’amélioration de la situation sociale dans ces deux pays. Par exemple, des programmes de microfinance, de formation professionnelle et d’entrepreneuriat sont mis en place pour permettre aux jeunes de créer leur propre emploi et améliorer leur niveau de vie. Ces initiatives ont permis à des milliers de jeunes d’acquérir des compétences professionnelles et de lancer leurs entreprises.
Comment relever les défis : pistes de solutions
Pour relever les défis auxquels sont confrontées les populations de Dakar et Nouakchott, plusieurs solutions peuvent être envisagées :
- Renforcement de la diversification économique : Les deux pays doivent réduire leur dépendance vis-à-vis des ressources naturelles et encourager l’entrepreneuriat dans des secteurs comme l’industrie, la technologie et les services. Cela permettrait de créer des emplois durables et d’améliorer les conditions de vie.
- Accroissement des investissements dans les infrastructures : Pour répondre à la demande croissante de services de base, il est essentiel d’investir massivement dans les infrastructures, en particulier dans l’éducation, la santé, l’eau et l’électricité. Cela nécessite un financement public-privé et des partenariats avec les organisations internationales.
- Renforcement de la gouvernance : Une gouvernance plus transparente et responsable peut améliorer la gestion des ressources, réduire la corruption et garantir une distribution plus équitable des ressources.
- Formation et éducation des jeunes : L’éducation et la formation professionnelle sont des clés essentielles pour offrir aux jeunes des perspectives d’emploi. L’accent doit être mis sur l’adéquation entre les compétences des jeunes et les besoins du marché du travail.
- Encouragement des initiatives locales : Le soutien aux projets communautaires et aux petites entreprises peut être un levier efficace pour lutter contre la pauvreté et améliorer l’accès aux services de base.
Les événements politiques et économiques ont des impacts considérables sur les populations de Dakar et Nouakchott. Le chômage, la pauvreté et l’accès limité aux services de base représentent des défis majeurs. Cependant, des efforts sont en cours pour améliorer la situation, et des solutions existent pour relever ces défis. La coopération entre les gouvernements, les organisations internationales et la société civile, ainsi qu’une gestion efficace des ressources, seront essentielles pour transformer ces défis en opportunités et permettre aux populations locales de sortir de la pauvreté et de construire un avenir meilleur. Une illustration de cet engagement est la récente visite du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko à Nouakchott, en janvier 2025, visant à renforcer les relations bilatérales entre le Sénégal et la Mauritanie. Cette visite a permis de poser les bases d’une coopération accrue dans des domaines clés comme l’agriculture, l’énergie, et l’accès aux services de base. Le bilan de cette visite a été globalement positif, avec l’annonce de la mise en place de projets conjoints pour améliorer l’approvisionnement en eau potable dans les zones rurales, ainsi que des initiatives visant à créer des emplois pour les jeunes dans les deux pays. Ces efforts devraient jouer un rôle clé dans le développement économique et social des deux nations, contribuant ainsi à améliorer les conditions de vie des populations locales.
Ahmec Ould Bettar