Quand la ministre Houda Bint Babaah recadre le porte-parole du gouvernement en plein point presse
Lors d’un point presse intense, la ministre de l’Éducation Houda Bint Babaah impose son autorité face au ministre El Houssein Ould Meddou. Une démonstration de leadership jeune et assumé.
Un moment rare et puissant : en plein point presse, Houda Bint Babaah, ministre de l’Éducation, recadre avec fermeté le porte-parole du gouvernement. Une scène où la jeunesse prend la parole avec autorité et clarté.
Y’avait un silence un peu théâtral, genre de ceux qui planent quand la salle sent qu’un truc va péter, mais personne sait encore d’où ça va venir. Et puis là, bim. Sans crier gare, la jeunesse prend la parole, pas en mode « je demande », mais en mode « j’assume ». Et pas à n’importe qui, hein. Au porte-parole lui-même, ministre de la Culture et des Arts, El Houssein Ould Meddou – un homme connu pour ne pas lâcher le micro facilement. Elle, c’est Houda Bint Babaah, ministre de l’Éducation, melhfa bien enroulée autour de la tête (Etkenti oblige) ,mots tranchants. Et quand il commence à dérouler ses réponses devant les journalistes, elle le stoppe sec : « Vous êtes en train de jouer le rôle des journalistes. »
Clac. Silence. Pas un bruit. Même les micros se sont mis en veille respectueuse. Le ministre se tait. Et Houda, du haut de ses jeunes années mais bardée d’une autorité cognitive, enchaîne.
Ce n’est pas juste une remarque, c’est un coup de semonce institutionnel. Une réécriture, en live, des rôles protocolaires. Elle ne fait pas que répondre : elle recadre, elle délimite, elle revendique. Cette scène-là, c’est pas de la politique molle, c’est de la syntaxe de pouvoir. Une répartition discursive assumée où Houda dit, en gros : « Le gouvernement, c’est pas un karaoké à deux voix. Ici, je parle, je pose le cadre, et je réponds. »
Sur le fond, elle pose un diagnostic sur le débat : la rentrée scolaire repoussée à octobre, c’est pas un caprice administratif. C’est l’effet conjugué de deux fronts :
La saison des pluies, ce moment où les routes deviennent des pistes de glisse tropicale, où les écoles se remplissent plus d’eau que d’élèves ;
Et l’inertie culturelle, cette préférence sociale profondément enracinée pour « attendre que les pluies passent » avant de penser à l’école.
Autrement dit : ce n’est pas qu’une question de calendrier, c’est une cartographie mentale qu’il faut reconfigurer. Et ça, c’est pas un décret qui le fera. C’est une mutation lente, à base de pédagogie sociétale, pas de paperasse ministérielle.
Quand elle aborde l’histoire des tables-bancs – ce marché où les soupçons flottent comme des copeaux de bois dans un atelier douteux – elle n’élude rien. Elle parle d’audit, de contrôle en cours, et d’un État qui veut vraiment lutter contre la corruption. Elle aurait pu noyer le poisson. Elle a préféré poser le filet.
Et là, la phrase qui claque comme une gifle sur l’argumentaire tiède :
« Vaut-il mieux qu’un enfant soit en classe malgré la chaleur, ou qu’il erre sous un soleil accablant ? »
C’est pas juste une question rhétorique. C’est une mise en tension morale, une ligne de faille dans le confort des idées reçues. Elle renverse le discours et fait sentir que l’éducation, c’est pas un luxe saisonnier. C’est un rempart contre la dispersion, contre la rue, contre l’attente perpétuelle du « moment idéal ».
Houda ne fait pas que parler. Elle crée un style.
Un style frontal mais fondé, une autorité sans afféterie, une parole jeune mais outillée, formée, intransigeante. Elle incarne une synergie entre compétence technique et insubordination douce.
En somme : elle ne joue pas la ministre, elle l’exerce.
Et ce jour-là, face au micro, face au ministre, face au doute, c’est elle qui tenait la salle.
Mohamed Ould Echriv Echriv