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Hetou, gardienne de la dignité | UNICEF

Hetou, gardienne de la dignité
Restaurer la dignité et l’espoir : L’impact transformateur des blocs sanitaires en Mauritanie pour Hetou et sa communauté.
Hetou, 45 ans, a tout quitté pour protéger ses enfants. Originaire d’El Mansour, dans la région de Mopti au Mali, elle a fui les violences en 2023, lorsqu’un raid dans son village a détruit leur maison et emporté leurs maigres possessions. Avec ses sept enfants, âgés de 6 à 14 ans, elle a entrepris un périple ardu, traversant la frontière pour trouver refuge à Beretouma, un village frontalier en Mauritanie. Mais l’exil n’a pas mis fin aux épreuves. Dans ce nouvel environnement, l’absence totale de latrines expose sa famille à des risques accrus d’insécurité et de maladies.

« Chaque nuit, j’étais inquiète pour mes enfants, » raconte Hetou. « Les envoyer dans la brousse pour leurs besoins était une source d’angoisse constante. Chaque bruit dans l’obscurité nous glaçait d’effroi. Mes filles, en particulier, n’étaient pas en sécurité, et cela affectait leur bien-être et leur dignité. »
Les conséquences allaient bien au-delà de l’inconfort. Hetou s’inquiétait également pour leur santé. Les conditions insalubres favorisaient la propagation de maladies hydriques, et son plus jeune fils a souffert de diarrhée chronique, mettant sa vie en danger dans un contexte où les soins médicaux étaient limités.

Une transformation grâce aux infrastructures essentielles

En 2024, une initiative conjointe du gouvernement mauritanien, de l’UNICEF et de partenaires tels que le CERF et BMZ, apporte un changement radical. À Beretouma, 13 blocs sanitaires, chacun comprenant une latrine et une douche, sont installés. Ces infrastructures transforment la vie des familles réfugiées et des communautés locales.

« L’arrivée des latrines a changé nos vies, » confie Hetou, les larmes aux yeux. « Mes enfants n’ont plus peur la nuit. Ils dorment paisiblement et peuvent se concentrer sur leurs études. Pour nous, ces installations ne sont pas de simples constructions, elles restaurent notre dignité et notre espoir. »
Les blocs sanitaires ont également permis de réduire considérablement les maladies liées à l’eau insalubre dans le village, un bénéfice crucial pour les enfants de Beretouma, souvent les plus vulnérables.

Hetou, une actrice du changement

Au-delà d’en bénéficier, Hetou s’est investie dans sa communauté. Désignée gardienne des latrines, elle veille à leur entretien, supervise leur utilisation et sensibilise les familles sur leur importance. « Ces blocs sanitaires sont une source de sécurité, de respect et de bien-être pour nous tous, » affirme-t-elle avec fierté. Hetou forme également d’autres femmes réfugiées, partageant ses compétences pour maintenir les installations fonctionnelles et pérennes.
Son rôle va plus loin : elle plaide désormais pour que les filles et les femmes puissent accéder à des espaces sécurisés, non seulement pour leur santé mais aussi pour leur dignité. Hetou est devenue une figure respectée, incarnant la résilience et la capacité des communautés à surmonter les défis.

Une crise plus large en Mauritanie

L’histoire de Hetou est emblématique des défis auxquels sont confrontés des millions de personnes en Mauritanie. Plus de 50 % des familles sont privées d’accès aux infrastructures d’assainissement, ce qui expose particulièrement les enfants et les femmes à des risques accrus de maladies, d’insécurité et de marginalisation.

Dans les zones rurales et les camps accueillant des réfugiés, les infrastructures sanitaires sont souvent inexistantes ou insuffisantes. Cette réalité aggrave les inégalités et entrave la réalisation des droits fondamentaux. Les filles, en particulier, sont les premières touchées : sans latrines sécurisées, elles abandonnent souvent l’école, limitant leurs chances d’un avenir meilleur.
L’UNICEF et ses partenaires, en collaboration avec le gouvernement mauritanien, s’efforcent de combler ce fossé en construisant des infrastructures essentielles et en sensibilisant les communautés à l’importance de l’hygiène et de la sécurité. Ces efforts, inscrits dans les objectifs de développement durable, visent à garantir un accès universel à des installations sanitaires d’ici 2030.

Chaque bloc sanitaire installé représente plus qu’une réponse à un besoin immédiat : c’est un pas vers un avenir plus équitable et plus sûr. Ces infrastructures permettent non seulement de protéger la santé et la sécurité, mais elles redonnent aussi espoir et dignité aux communautés les plus vulnérables.

Sources infos: Unicef

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