Guerre Israël-Hamas : premier jour de ramadan dans la bande de Gaza, sous les bombardements israéliens
Guerre Israël-Hamas : premier jour de ramadan dans la bande de Gaza, sous les bombardements israéliens
Au premier jour du mois de jeûne pour les musulmans, l’armée israélienne a attaqué plusieurs villes de l’enclave. Les Etats-Unis craignent que la situation ne devienne « très dangereuse », notamment à Jérusalem-Est, si les combats continuent durant tout le mois.
Le Monde avec AFP
Publié aujourd’hui à 13h35, modifié à 13h53
Le ramadan a commencé, lundi 11 mars, dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, sans qu’une trêve n’ait été conclue à temps dans la guerre entre Israël et le Hamas. La communauté internationale multiplie les efforts pour faire parvenir de l’aide à la population, frappée par la famine.
Des dizaines de bombardements israéliens ont visé plusieurs régions du territoire palestinien, selon les autorités du Hamas, notamment les villes de Gaza (nord), Khan Younès et Rafah (sud). Les bombardements ont fait soixante-sept morts en vingt-quatre heures, a annoncé lundi le ministère de la santé contrôlé par le mouvement islamiste palestinien, dont quatre personnes d’une même famille tuées par une frappe sur leur maison pendant les prières de l’aube à Rafah.
L’armée israélienne a déclaré que quinze combattants islamistes avaient été tués dimanche dans ses opérations dans le centre de Gaza. Des « raids ciblés » ont également visé des maisons utilisées pour des « activités terroristes » dans le quartier Hamad, à Khan Younès. Depuis le début de la guerre, les bombardements et les combats dans l’enclave palestinienne ont fait au moins 31 112 morts, selon le ministère de la santé du Hamas.
Le premier bateau chargé d’aide prêt à quitter Chypre
Un navire de l’ONG espagnole Open Arms chargé de 200 tonnes de vivres est prêt à quitter Chypre, le pays de l’Union européenne (UE) le plus proche de Gaza, à destination du territoire palestinien, dans le cadre d’un couloir maritime annoncé par l’UE en fin de semaine dernière. Le navire doit appareiller du port de Larnaca, sur la Méditerranée, distant d’environ 370 kilomètres de la bande de Gaza.
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Mais l’Organisation des Nations unies (ONU), qui redoute une famine généralisée dans le territoire, soumis par Israël à un siège total depuis le 9 octobre, affirme que l’envoi d’aide par mer et les parachutages organisés par plusieurs pays ne peuvent se substituer à la voie terrestre. L’aide internationale, contrôlée par Israël, n’entre qu’au compte-gouttes dans la bande de Gaza alors que les besoins sont immenses, notamment dans le nord du territoire, très difficile d’accès.
L’aide humanitaire arrive aujourd’hui principalement d’Egypte par Rafah, ville de Palestine à la frontière égyptienne, où sont massées, selon l’ONU, près de 1,5 million de personnes vivant dans l’angoisse d’une offensive terrestre annoncée par Israël.
En dépit de nouvelles discussions au début de mars au Caire, les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte, les trois pays médiateurs, ne sont pas parvenus à arracher un accord de trêve. Une source proche des négociations a toutefois déclaré à l’Agence France-Presse, dimanche, « qu’il y aurait une accélération des efforts diplomatiques dans les dix prochains jours ». Les Etats-Unis craignent que la situation ne devienne « très dangereuse », en particulier à Jérusalem-Est, où se trouve l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam, si les combats continuent durant tout le ramadan.
Le président américain, Joe Biden, qui a haussé le ton ces derniers jours envers Israël, a transmis un message de solidarité aux musulmans pour le ramadan. « Cette année, cela arrive à un moment d’immense douleur », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Alors que les musulmans se rassembleront dans le monde entier au cours des jours et des semaines à venir pour rompre leur jeûne, la souffrance du peuple palestinien sera au premier plan pour beaucoup. Elle l’est pour moi. »
En tant que gardien de deux des lieux saints de l’islam, le roi Salman d’Arabie saoudite a exhorté la communauté internationale « à assumer ses responsabilités pour mettre fin à ces crimes odieux et garantir la mise en place de couloirs humanitaires et d’aide sûrs ». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a envoyé « un message spécial de solidarité et de soutien à tous ceux qui souffrent des horreurs à Gaza ». « En ces temps difficiles, l’esprit du ramadan est une lueur d’espoir, un rappel de notre humanité commune », a-t-il déclaré sur X.
Le Monde avec AFP