Guerre d’Algérie : la France ouvre ses archives judiciaires et policières

Guerre d’Algérie : la France ouvre ses archives judiciaires et policières

Toutes les archives publiques liées aux affaires judiciaires et policières en Algérie, entre 1954 et 1966, sont désormais ouvertes à consultation, à compter de ce jeudi 23 décembre. Pendant soixante-quinze ans, toutes ces archives étaient de droit non consultable sauf en obtenant une dérogation.

C’est officiel. La France ouvre ses archives relatives aux affaires judiciaires et aux enquêtes de police dans l’Algérie en guerre contre la colonisation ce jeudi 23 décembre.

 L’arrêté du ministère de la Culture rend consultables toutes « les archives publiques produites dans le cadre d’affaires relatives à des faits commis en relation avec la guerre d’Algérie entre le 1er novembre 1954 et le 31 décembre 1966. »

Des archives non consultables pendant soixante-quinze ans

Cela faisait soixante-quinze ans que ces dossiers n’étaient pas accessibles au grand public.

Selon le ministère de la Culture, il est maintenant possible d’avoir accès aux « documents relatifs aux affaires portées devant les juridictions et à l’exécution des décisions de justice. » On peut également consulter « les documents relatifs aux enquêtes réalisées par les services de la police judiciaire. »

Ces documents sont disséminés dans différents services de l’État : Archives nationales, Archives nationales d’outre-mer, services départementaux d’archives, archives de la préfecture de police, du ministère des armées et du ministère de l’Europe et des affaires étrangères.

Depuis une vingtaine d’années, les gouvernements français successifs facilitent l’accès à des archives relatives à des périodes sensibles de l’histoire du pays : Seconde Guerre mondiale, Occupation sous Pétain, fin de l’Empire colonial d’après-guerre. De son côté, Emmanuel Macron cherche à renouer avec la question mémorielle de la guerre d’Algérie depuis le début de son mandat.

Les archives de la guerre d’Algérie sous le quinquennat Macron

Le président Emmanuel Macron promet d’aider les historiens à éclairer les zones d’ombre de l’action de la France en Algérie relatives à la période qui suit l’insurrection indépendantiste en 1954 jusqu’à l’indépendance en 1962.

À (re)lire : France : l’Élysée annonce une loi permettant un meilleur accès aux archives de la période coloniale

En septembre 2018, il reconnaissait la responsabilité de l’armée française dans la disparition du mathématicien et militant communiste, Maurice Audin, ouvrant ainsi les archives sur ce dossier.

Plus récemment, en mars 2021, le président français annonçait la simplification de la procédure pour accéder par dérogation aux archives classifiées de plus de cinquante ans.

L’ouverture de ces archives était attendue. Cette annonce intervient dans le cadre d’une réconciliation mémorielle souhaitée par Emmanuel Macron. À défaut de révélations historiques fracassantes, cette ouverture devrait surtout permettre un accès plus facile et plus large à des documents déjà connus.

AFP

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