Grève de la Faim d’Ahmed Ould Samba : un cri de désespoir contre les violations des droits de l’Homme

Grève de la Faim d’Ahmed Ould Samba : un cri de désespoir contre les violations des droits de l’Homme
Le collectif de défense d’Ahmed Ould Samba, prisonnier d’opinion connu pour ses positions critiques, a annoncé ce jeudi une grève de la faim illimitée entamée le mercredi 26 mars 2025. Cette action radicale est une protestation contre les “violations graves” des droits constitutionnels de leur client, actuellement détenu à la prison centrale de Nouakchott-Ouest.
Dans un communiqué de presse, les avocats d’Ould Samba expliquent que cette décision a été prise en dernier recours, après l’échec des voies légales et des méthodes de protestation traditionnelles. La détention préventive de leur client, qui dure depuis le 26 janvier 2025, est qualifiée de « détention arbitraire injustifiée » par ses défenseurs, surtout dans une affaire qui, d’après eux, devrait mener à un renvoi devant le Tribunal dans un délai d’un mois.
Les avocats soulignent que le Parquet semble persister dans un « retard » injustifié, en multipliant des appels jugés « non fondés ». Cela soulève des inquiétudes quant à une possible discrimination envers Ould Samba, en comparaison avec d’autres accusés dans des affaires similaires qui ont été rapidement renvoyés devant le Tribunal et, pour certains, libérés. Ce traitement inégal soulève des questions sur l’équité du système judiciaire en place.
De plus, les défenseurs d’Ould Samba mettent en avant les problèmes de santé de leur client, qui souffre de diabète et de problèmes oculaires. Selon eux, les conditions de détention, exacerbées par le jeûne du mois de Ramadan, posent un danger réel pour sa santé et sa vie. Ils appellent donc les autorités judiciaires et administratives à intervenir d’urgence pour mettre fin à ce qu’ils perçoivent comme une injustice et permettre à Ould Samba de comparaître devant un tribunal impartial.
Ce communiqué a également un écho auprès des organisations de droits humains et civiles, qui sont encouragées à faire du cas d’Ahmed Ould Samba un « symbole de la lutte pour l’État de droit » dans le pays. L’appel à une intervention rapide met en exergue la nécessité d’un respect des droits humains et d’une justice impartiale, principes fondamentaux qui semblent aujourd’hui menacés.
Cette situation soulève un certain nombre de questions cruciales. D’une part, l’utilisation de la grève de la faim comme dernier recours pour attirer l’attention sur des violations des droits de l’homme met en lumière le désespoir face à un système judiciaire perçu comme défaillant. D’autre part, la détention prolongée d’un prisonnier d’opinion, sans renvoi devant un tribunal dans un délai raisonnable, pose des défis significatifs à la notion de justice et de droits fondamentaux.
Il est essentiel que les autorités compétentes examinent ces allégations de discrimination et d’inégalité de traitement, car elles pourraient nuire à la crédibilité du système judiciaire. La gestion des cas de prisonniers d’opinion est un indicateur clé de l’état de la démocratie et des droits humains dans un pays. Il convient également de surveiller la réaction des instances judiciaires et de la société civile face à cette grève de la faim, qui pourrait devenir un point focal pour un dialogue plus large sur les droits de l’homme en Mauritanie.
L’affaire Ahmed Ould Samba pourrait donc non seulement influencer son avenir personnel, mais également servir de catalyseur pour une réflexion plus profonde sur le respect des droits fondamentaux dans le pays.