Luanda 2025 : Ghazouani multiplie les rencontres stratégiques au Sommet UA–UE

En marge du Sommet Union africaine – Union européenne à Luanda, le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a tenu plusieurs entretiens stratégiques avec les dirigeants du Gabon, de la France et de la République tchèque. Ces échanges ont porté sur le renforcement des relations bilatérales, la coopération sécuritaire et de nouvelles perspectives économiques, confirmant le rôle croissant de la Mauritanie comme acteur clé du Sahel et partenaire de confiance sur la scène diplomatique.

À Luanda, où se tient le 7ᵉ Sommet Union africaine – Union européenne, la semaine a pris des allures de concentré diplomatique pour la Mauritanie. Sous les projecteurs d’une rencontre multilatérale stratégique pour l’avenir du continent, le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a multiplié les rencontres bilatérales avec plusieurs dirigeants internationaux, confirmant la volonté de Nouakchott de consolider son rôle sur la scène africaine et mondiale.

Avec Brice Clotaire Oligui Nguema : Cap sur une nouvelle dynamique Afrique centrale – Sahel

La première rencontre a réuni le Président Ghazouani et son homologue gabonais, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. Dans un climat cordial, les deux dirigeants ont réaffirmé la solidité des relations entre Nouakchott et Libreville, soulignant la nécessité de redonner du souffle à la coopération bilatérale, longtemps jugée en deçà de son potentiel.

Au cœur des discussions, trois axes prioritaires :

• Renforcement des échanges politiques et économiques, notamment dans les secteurs miniers, portuaires et sécuritaires ;
• Échanges d’expérience en matière de gouvernance et de transition politique, un point sensible depuis l’arrivée au pouvoir du Général Oligui Nguema ;
• Lutte régionale contre l’insécurité transfrontalière, où la Mauritanie est souvent citée comme modèle de gestion et de prévention.

Dans un contexte où l’Afrique centrale comme le Sahel affrontent des défis communs – instabilité politique, pressions stratégiques internationales, transformation économique progressive – l’entretien a été perçu comme un signal d’un alignement renforcé entre les deux capitales.

Entretien avec Emmanuel Macron : une relation en ajustement stratégique

Plus tard dans la journée, le Président mauritanien a rencontré le Président français Emmanuel Macron. Un échange très attendu, tant les relations entre Paris et Nouakchott sont scrutées par les chancelleries africaines depuis la reconfiguration de la présence française au Sahel.

Selon les informations obtenues, la réunion a permis :

• Un tour d’horizon complet des relations bilatérales, marquées ces dernières années par une coopération forte dans la sécurité et le développement ;
• Une réaffirmation du partenariat militaire et stratégique, alors que la Mauritanie occupe désormais une position centrale dans la stabilité régionale après le retrait de la France du Mali et du Niger ;
• La relance de dossiers économiques structurants, notamment dans les secteurs énergétique, logistique et numérique.

Paris voit en Nouakchott un partenaire stable, crédible et de plus en plus incontournable dans la région. Quant à la Mauritanie, elle poursuit sa stratégie d’équilibre : coopérer avec les puissances occidentales tout en diversifiant ses alliances globales.

Dialogue stratégique avec Petr Fiala : cap sur une coopération euro-sahelienne élargie

Le chef de l’État mauritanien a également été reçu par le Premier ministre tchèque Petr Fiala. Une rencontre moins médiatisée, mais révélatrice de la diplomatie élargie que développe Nouakchott, attentive aux nouveaux partenaires européens engagés sur le continent.

Au programme :

• Relance de la coopération économique entre Mauritanie et République tchèque, notamment dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures et de la formation ;
• Discussion sur la sécurité régionale, alors que Prague renforce sa présence en Afrique à travers des programmes civils et militaires ;
• Possibilité d’accords industriels ou technologiques bilatéraux, à l’heure où la Mauritanie entame de vastes chantiers de modernisation grâce au boom gazier et minier.

Pour Prague comme pour Nouakchott, l’entretien a marqué une volonté claire de dépasser les relations diplomatiques classiques pour entrer dans une phase opérationnelle orientée vers l’investissement et les projets concrets.

Une diplomatie active, assumée et repositionnée

Ces trois entretiens, menés en une seule journée, traduisent une réalité : la Mauritanie n’est plus perçue comme un acteur secondaire du Sahel, mais comme un pays pivot dans la recomposition géopolitique en cours.

Sur les terrains sécuritaire, énergétique, diplomatique ou économique, Nouakchott affirme :

• • son rôle de médiateur crédible,
  • son positionnement de pays stable dans une région fragile,
  • et sa volonté de construire une diplomatie ouverte et multipolaire, équilibrant les partenaires historiques comme la France et les nouvelles connexions africaines et européennes.

À Luanda, à l’heure où le continent discute de sa place dans les chaines de valeur mondiales, de sa souveraineté et de ses partenariats, la Mauritanie semble avoir choisi son cap : celui d’une insertion internationale pragmatique, sereine, et tournée vers l’efficacité.

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